Nicolas Coquema et VöG à la galerie Luxury Lobsters
Les fleurs du mal
La galerie Luxury Lobsters ouvre ses portes à Nicolas Coquema et Vög. Deux univers visuels où la noirceur d’une époque génère des œuvres fortes, dépassant l’adversité.
Loin de l’idée d’un white cube, le salon d’art Luxury Lobsters n’est pas une galerie type mais se veut un espace d’échange éloigné de toute dimension commerciale. Au départ focalisée sur les beaux-arts, la programmation s’élargit et s’affine pour proposer des événements à l’image du lieu et de ses membres, architectes et graphistes.
Nicolas Coquema et VöG exposent dans cet ancien garage devenu vitrine de la culture underground marseillaise. Le premier livre des œuvres puissantes et imposantes, tant par leur taille que par le réel qu’elles remettent en cause. Dans ses grands formats où le collage se mêle à la peinture, l’œuvre figurative se pare de textes, laissant au visiteur l’impression de se frayer un chemin tortueux dans le dédale de pensées de l’artiste. Ces toiles denses, raturées, éraflées, imparfaites, reflètent le quotidien de cet éducateur en centre de soin en addictologie. Habitué à écouter les maux des toxicomanes, Nicolas renverse le processus en posant des mots sur la toile, entre confidence et prose anarchiste.
VöG, surnommé « la machine à idée » par les membres de Luxury Lobsters, est un artiste sculpteur sans limites, capable de transformer une bombonne de gaz en lampe de chevet ou de sculpter un tableau à l’effigie de Dark Vador. Du mobilier aux luminaires, cet ancien mécano aime travailler l’acier. Enfant, sa douce maman lui reprochait de tout détruire sur son passage… Aujourd’hui, il donne une nouvelle vie à des objets voués à la casse.
La galerie Luxury Lobsters bouscule le spectateur avec une exposition dans laquelle des œuvres prolifiques surgissent de quotidiens ébranlés, comme une renaissance après le chaos.
Elise Lavigne