Nicolas Moulin – Dividencke à la galerie RLBQ
Les Moulins de mon cœur
L’édition 2009 des RIAM se préoccupe du statut de l’image, de ses accointances avec le cinéma et Internet. Conférences et expositions tentent de répondre aux questions que posent la mutation de ces images hybrides et des rapports que l’art entretient avec elles.
Difficile de parler d’une pièce comme celle Nicolas Moulin sans en dévoiler le mystère ou la surprise. Avec Dividencke présentée chez RLBQ, l’artiste joue avec nos nerfs. Dire que l’ensemble de l’œuvre de Nicolas Moulin demeure anxiogène parce qu’elle questionne nos représentations mais surtout nos sensations serait loin de ce que l’on ressent face à l’une de ses pièces. Son œuvre ne se raconte pas, elle s’expérimente. Dividencke succède à la série consacrée à la résurgence des « utopies spatiales » qui explorait des thématiques similaires, le titre faisant ici référence à la division d’Encke, espace situé dans l’anneau de Saturne.
Chez Moulin, les paysages sont dévitalisés (Viderparis, 2001), désolés ; la présence humaine y a été extirpée par on ne sait quelle catastrophe, mais elle n’en est que plus présente. L’artiste crée des simulacres, des mondes parallèles, des espaces de vie sans vie, des rues désertes où l’on traquerait M le Maudit, des œuvres devant lesquelles Fox Mulder nous susurrerait que la vérité est ailleurs…
Céline Ghisleri
Nicolas Moulin – Dividencke : jusqu’au 21/03 à la galerie RLBQ (41 rue du Tapis vert, 1er).
Rens. www.riam.info