Nue propriété – (Belgique/France – 1h30) de Joachim Lafosse avec Isabelle Huppert, Jérémie Renier, Yannick Renier…
Quand la cellule familiale devient une prison, la raison du plus fort l’emporte. Cette plate affirmation pourrait résumer à elle seule le dernier film de Joachim Lafosse, dont on doit avant tout louer la pertinence du casting… (lire la suite)
Huppert et fils
Quand la cellule familiale devient une prison, la raison du plus fort l’emporte. Cette plate affirmation pourrait résumer à elle seule le dernier film de Joachim Lafosse, dont on doit avant tout louer la pertinence du casting. Réunir deux jeunes acteurs talentueux (frères dans la « vraie » vie) et une actrice aussi « chargée » d’histoire et de fictions est une riche idée, d’autant plus que la relation entre la mère (Isabelle Huppert, vous l’aurez deviné) et ses fils (les frères Renier) est plutôt conflictuelle. Décidée à refaire sa vie avec son nouvel amant, la mère décide de vendre la maison familiale. Les deux enfants, aussi dépendants de leur mère qu’ils l’étaient en bas-âge, réalisent qu’ils vont devoir vivre leur vie d’adulte et n’acceptent pas cette décision. Sous les dehors d’un naturalisme bon ton, Nue-propriété demeure un film ambigu. Découpé en plans-séquence longs et insistants, éclairé d’une lumière bien terne, le film séduit lorsqu’il se contente seulement de décrire le quotidien de cette famille, mais dès qu’il sonne la carillon de la morale ou du symbole (les parents qui ramassent les morceaux à défaut de pouvoir les recoller), il s’enlise comme ses personnages dans la boue wallonne. On gardera de ce film quelques belles images de ce ménage à trois plutôt atypique qui permet à Jérémie Renier de confirmer son talent, à son frère Yannick de révéler le sien au public français, et à la belle Isabelle Huppert de se libérer des accents névrotiques où ses rôles la confinent trop souvent pour exprimer enfin toute l’étendue de son talent.
nas/im