Opératour par le collectif Ici-Même
Ecoutez, ça n’a rien à voir
Depuis le 12 avril dernier et pour encore trois semaines, les propositions atypiques du collectif Ici-Même réveillent les sens des voyageurs de l’Opératour. De randonnées nocturnes en Concerts de sons de ville en passant par des nuits de bivouac sur un plateau de théâtre, Marseille se visite autrement, les yeux fermés et avec l’ouïe comme seule boussole.
Peut-être ne connaissez-vous pas encore les randonnées nocturnes que propose la compagnie Ici-Même en partenariat avec le Merlan ou encore les Concerts de sons de ville, ces visites guidées les yeux fermés avec les bruits ambiants comme seuls repères ? Il est grand temps d’y remédier. Vous avez encore jusqu’au 25 mai pour venir à la rencontre de nouveaux compagnons de routes et embarquer pour un voyage hors du temps et de l’espace.
Avec les Concerts de sons de ville, les guides touristiques grenoblois nous proposent ainsi des promenades les yeux fermés et mises en relief via une plongée acoustique dans l’univers du site visité. Des activités ludiques et pédagogiques sont également proposées au Foundouk, lieu de vie éphémère qui occupe l’ensemble du théâtre du Merlan.
Après avoir marché toute la nuit, traversant la jungle urbaine et ses lieux insolites, du Merlan à l’Estaque en passant par les Arnavaux, il faut bien reprendre son souffle. Quoi de mieux que le Foundouk, cet espace de vie à mi-chemin entre l’auberge de jeunesse et le refuge ? Le plateau du théâtre est totalement investi, tel un arbre qui offrirait ses branches à une cinquantaine d’abris en bois nichés un peu partout, permettant à environ quatre-vingt marcheurs un repos bien mérité.
A leur réveil aux alentours de midi, il devient possible d’entrer dans la cage aux oiseaux et d’assister, voire de participer, à un spectacle des plus étonnants qui repousse les limites de l’intimité. Une performance atypique, mêlant captations des randonnées nocturnes et murmures d’intervenants venant interpeller notre vision du sommeil, qui permet aux uns et aux autres d’entrer en connexion, l’espace d’un instant.
Sylvia Ceccato