Ouverture #11 représenté au Ballet National de Marseille
Le Flamand ose
La carte blanche donnée aux danseurs du Ballet National de Marseille accompagnés par les musiciens de l’ensemble Télémaque a invité le public à appréhender autrement les prestations.
Les danseurs de Frédéric Flamand sont placés à la fois dans la posture de chorégraphe et d’auteur de leurs propositions. Parmi les huit formes courtes données à voir sur le plateau, on constate une variété des propositions mais aussi des terrains de prédilection communs : le monde de l’enfance, représenté souvent de façon naïve et presque nostalgique, le thème éternel — presque de répertoire, pourrait-on dire — de l’attraction/répulsion dans le désir amoureux….
Les chorégraphes des premiers soirs restent bien trop souvent dans le narratif, sans peut-être parvenir à tirer parti de la brièveté pour en extraire de la densité. Et certaines de ces formes courtes apparaissent un peu bavardes. On peut regretter que, forts de la virtuosité technique qui leur permet tous les possibles quant au mouvement, certains interprètes oublient l’efficacité de la simplicité, la concentration nécessaire à leur partition. Au final, peu d’émotions ressenties et données à voir, mais beaucoup d’émotions masquées.
Il reste évident que l’exercice d’associer des chorégraphes autres que le maître de ballet peu s’avérer périlleux. Toutefois, on ne peut qu’applaudir l’initiative qui nous a permis de découvrir des individualités artistiques en construction comme celles d’Anton Zvir ou de Yoshiko Kinoshita. Cette ouverture a donc de l’a(d)venir.
Texte : Joanna Selvides
Photo : Delcey
Ouverture #11 était représenté du 4 au 6/12 au Ballet National de Marseille