Ouvertures d’Ateliers d’Artistes à Marseille
Entrées des artistes
Participation record pour la vingt et unième édition des Ouvertures d’Ateliers d’Artistes organisée par le Château de Servières, avec plus de 200 participants, 60 ateliers ouverts et quelques 40 événements durant les trois jours…
Le week-end du 27 septembre, on arpentera les rues de Marseille le plan des OAA à la main (cf. tiré à part du numéro spécial festivals de Ventilo), sur lequel on pourra repérer, par quartiers, les parcours et les ateliers qui nous intéressent. Comme chaque année, on y retrouvera les artistes fidèles de la manifestation, mais aussi de nouveaux venus, à l’image des ateliers Oxymore, Destré, Vé, Panthera ou Contre Bande qui appartiennent à la nouvelle vague d’initiatives en vogue depuis plus d’un an à Marseille : des espaces hybrides cogérés par de jeunes artistes récemment diplômés des écoles d’art d’Aix et/ou de Marseille, qui sont à la fois des ateliers de travail, des espaces d’exposition et des lieux de transmission où sont donnés des cours de dessin et autres pratiques plastiques. Des initiatives collectives et mutualistes à travers lesquels les jeunes artistes s’autopromeuvent dans leurs propres lieux et viennent sérieusement remettre en question le postulat du triple jeu de l’art contemporain de la sociologue Nathalie Heinrich, selon lequel est artiste celui que le monde de l’art reconnait comme tel à travers ses institutions et par l’adoubement des professionnels. Depuis deux ans, nos jeunes artistes s’émancipent donc, ouvrent leur propres lieux, organisent leur propres expositions et cette année, onze lieux lançaient le Off du PAC (Printemps de l’Art Contemporain).
À l’aube de Manifesta, cette vingt et unième édition finira de convaincre ceux qui doutaient encore de l’incroyable vivacité artistique du milieu de l’art marseillais, de la multiplicité des pratiques et des genres, des générations, des courants, des médiums abordés par ces 220 artistes, certains à l’orée d’une carrière et d’autres déjà bien engagés voire reconnus par leur pairs. Pour n’en citer que quelques-uns dans ce cas, du côté de la Porte d’Aix, on profitera de l’opportunité des portes ouvertes pour pénétrer dans le monde en couleurs de Marie Ducaté (atelier 45), dans l’antre de Bernard Boyer et les secrets de sa peinture (atelier 44) ou dans l’étonnante production littéraire et plastique de Stéphane Zagdanski (atelier 38), et l’on s’exclamera devant la minutie de Didier Petit (atelier 37) et l’extrême poésie des dessins de Nikolas Fouré, artiste invité de l’Atelier des Platanes par Pascal Navarro (atelier 18).
Plus de trois jours seraient sûrement nécessaires pour visiter l’ensemble des ateliers, il faudra donc faire les parcours en vélo, à trottinette et préparer ses parcours en amont. Ou bien l’on se laissera aller au gré des découvertes guidées par le hasard. Ou encore, on s’inscrira aux parcours de groupe guidés.
On se couchera tard le soir pour assister à tous les apéros, vernissages, concerts, performances et projections proposés pendant les trois jours, mais les ateliers ouvrant à 14h, une grasse matinée est toujours possible !
L’intérêt des OAA, c’est bien sûr de rencontrer l’artiste, de découvrir son travail dans son processus, en cours de questionnement et de réalisation… Mais c’est aussi découvrir des lieux atypiques comme l’Atelier Ni (production d’œuvres d’art) ou l’atelier de sérigraphie Traffic Imprimerie, des pépites architecturales comme l’Atelier Malaval (anciens locaux des parfumeries Fragonnard), des pépites urbaines comme l’atelier NAAM, les Ateliers Galland ou encore les Grands Domaines au Boulevard des Dames où l’on découvrira le dialogue prétexté par l’événement entre le travail de Caroline Duchâtelet et celui de Delphine Wibaux, ainsi que les peintures de Nicolas Nicolini, Victoire Decavèle et Nathalie Hugues.
Et si l’envie vous prenait de repartir avec une œuvre, n’hésitez pas une seconde, vous êtes en direct avec l’artiste ; un dessin, une petite peinture, une photo ne vous coûteront souvent pas plus cher qu’un nouveau téléphone mais vous apporteront un supplément d’âme que la machine vous refusera toujours. Sachez à ce propos « qu’en qualité de contributeur à la préservation du potentiel artistique français, vos investissements sont récompensés », c’est-à-dire défiscalisés. Sachez aussi, si cela vous concerne, que les œuvres d’art ne sont pas soumises à l’ISF. Mais si vous en êtes là, vous le savez sans doute déjà !
Céline Ghisleri
Ouvertures d’Ateliers d’Artistes : du 27 au 29/09 à Marseille.
Rens. : http://chateaudeservieres.org/