Pablo Auladell – La Tour blanche (L’An 2/Actes Sud)
Les bandes dessinées hispanophones publiées en France suscitent généralement un vif intérêt, ce que ne démentira pas cet élégant récit de l’intime, qui agit par touches, par sensations. La discrétion, la pudeur de son personnage principal et narrateur pousse le lecteur à l’attente. Jamais il ne cherche à en savoir plus que ce qui lui est dévoilé à mesure que le récit progresse — non par manque de curiosité, mais par respect. Cet homme qui revient sur ses terres adolescentes poursuit un rêve, une belle chimère : retrouver son amour de jeunesse. La nostalgie de ce qui n’existe plus, qui n’a au fond jamais existé — et qui sûrement n’existera plus jamais — rend les souvenirs doucement fragiles. La mémoire fonctionne, mais elle trimballe souvent des mirages qui font mal… La Tour blanche est l’une des plus belles surprises de la rentrée.
LV