Dans une récente interview, le précieux François Gemenne, politologue et éminent membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), s’interrogeait sur l’efficacité de la communication de l’organisation scientifique en ces termes : « On culpabilise les gens. Les scientifiques ont tendance à sonner l’alerte plutôt que de donner des pistes de solutions. C’est comme si dans une maison en feu, quelqu’un n’arrête pas de gesticuler dans les couloirs et de hurler “Au feu !” Au bout d’un moment, cette personne va vous énerver, parce que vous voudriez qu’elle vous dise comment éteindre l’incendie, où se trouve l’extincteur. » L’étude climat Obs’COP 2022 menée l’an passé par Ipsos nous permet de filer la métaphore ainsi : si cent personnes se trouvent dans la maison au moment de l’incendie, 37 d’entre elles vont affirmer — contre le lanceur d’alerte et, surtout, contre l’évidence — qu’il n’y a pas le feu. 37 % des Français se disent climatosceptiques : voilà une statistique pour le moins glaçante alors que