La rédaction a tranché : même si elle compte dans ses rangs des amateurs de ballon rond, elle ne se mettra pas Doha dans l’œil. Mais pas question pour autant de jeter l’opprobre à celles et ceux qui, en attendant de revoir sur le terrain leur enthousiasmant et un peu malchanceux Olympique, visionneront (en cachette) quelques morceaux de cet aberrant Mondial hivernal. On peut en revanche légitimement s’insurger contre l’hypocrisie crasse dont ont fait preuve et le président de la République, et celui de la FIFA. À Bangkok, le premier a en effet évacué sans autre forme de procès toutes les graves critiques qui pèsent sur la Coupe du monde qatarie (conditions d’attribution douteuses, morts par milliers sur les chantiers, non respect des droits humains, bilan environnemental catastrophique…), en assénant avec son autosatisfaction habituelle qu’il ne fallait pas « politiser le sport. » Une monumentale bêtise : l’histoire du sport est truffée d’exemples prouvant qu’il est éminemment politique, du poing levé des athlètes afro-américains Tommie Smith et John