L’émergence d’idées nouvelles, de mouvements de fond dans le débat public engendre généralement une réaction forte des pouvoirs. La catastrophe climatique, la nécessaire lutte pour la bifurcation, voient mener des actions diverses un peu partout dans le monde et en France. Les manifestations contre les « mégabassines », contre l’appropriation de l’eau, les œuvres d’art souillées par des militants écologistes pour délivrer leur message, entraînent des controverses sur l’opportunité des moyens et sur les buts à atteindre. Ces actions disparates provoquent la divergence des stratégies, la scission de camps, en quelque sorte le débat. Mais l’évidence du problème auquel on doit faire face désigne l’adversaire. Et l’adversaire reconnaît l’ennemi. L’utilisation par le ministre de l’Intérieur du néologisme « écoterrorisme » pour désigner les manifestants écolos ne manque pas d’inquiéter. Quand un gouvernement accuse qui que ce soit de terroriste, il désigne un criminel, une menace et un ennemi à combattre. Chacun se figurera le pire. Attaquer ainsi des militants qui manifestent leur opposition, au plus haut