Que retiendra-t-on exactement du 24 avril 2022 ? Peut-être que c’est le jour où les « cadors » de la majorité présidentielle ont définitivement acté la banalisation de l’extrême droite. Sitôt les résultats connus (et le lendemain), on a en effet pu les entendre se féliciter, à l’unisson et sans aucune hésitation, que le président avait été le seul réélu de la Ve République « hors cohabitation ». Avouons qu’on ne s’y attendait pas, à celle-là ! D’autant que l’affirmation, lunaire et assénée non sans arrogance (mais ça, on pouvait s’y attendre), ne tient que par ses deux derniers mots. La réalité est plus proche de l’affirmation des représentants de LFI, selon laquelle le président est « le plus mal élu de la Ve République » puisqu’il n’a récolté, au second tour, que 38,52 % des suffrages en comptant l’abstention (record), les votes blancs et nuls, soit le pire score depuis Pompidou en 1969. Mais le pire, et c’est en cela que ce 24 avril se situe à l’exact opposé