Entre autres horreurs, la guerre en Ukraine est venue nous rappeler que les conflits armés avaient des règles. Au détour de JT ou de matinales radio, on a ainsi pu entendre que l’armée de Vladimir Poutine avait violé à plusieurs reprises lesdites règles, issues de ce qu’on appelle le droit international humanitaire ou DIH — un euphémisme (doublé d’un acronyme), histoire d’atténuer le sens d’un mot désormais interdit en Russie et manifestement pas vraiment accepté ailleurs… Les amateurs de cette autre figure de style qu’est l’oxymore apprécieront également l’objectif fixé par le DIH, les Conventions de Genève et les autres protocoles afférents : « Humaniser la guerre ». Aux pauvres humanistes utopistes comme nous, qui pensions naïvement que la guerre en elle-même était un crime, les législateurs et les médias ont ainsi opposé le terme de « crime de guerre » pour désigner les tirs de roquettes sur des zones résidentielles à Kharkiv et Marioupol ou l’utilisation des armes à sous-munitions. Et ça, c’est interdit par le