Entendez-vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats ? Crescendo, une petite musique de pas bottés résonne. Jeunes et fringants, l’idée que la guerre puisse nous toucher n’est plus présente à notre esprit depuis trois heureux quarts de siècle. Les affres de la guerre ne nous sont parvenus que dans les souvenirs de nos grands-parents. La Rafle du Vieux-Port du 24 janvier 1943 en est peut-être la dernière expression à Marseille avant le débarquement et la Libération. L’intervalle qui nous en sépare est certainement le plus long depuis l’an pèbre. Insidieusement, une impression peu à peu s’installe. On s’ennuie de la fin de l’histoire. Le climat tousse de l’activité humaine. La démographie mesure dix milliards d’habitants en 2050, que la science et les épidémies peinent à devancer. Les matières premières, de l’énergie en tête, se raréfient. L’espace se constelle de satellites militaires, et les puissances s’emploient à relancer la course aux armements. Les équilibres de la sécurité issus de la Seconde