Le 4 mars dernier, nous nous surprenions à rêver d’une cité bientôt réenchantée. Nous étions alors à quelques jours d’une élection capitale pour la ville et, à rebours de la tendance actuelle à la dystopie (hélas souvent plus proche de l’anticipation, voire du réel, que de la science fiction), nous inventions dans ces colonnes une Marseille apaisée et vivante à la fois, où les espaces verts, les piscines et les bibliothèques fleurissaient aux quatre coins de la cité, en lieu et place de grands projets immobiliers inutiles et autres centres commerciaux superflus. Et puis ce virus que l’on pensait lointain s’est répandu comme une trainée de poudre, obligeant la moitié des habitants de la planète à se barricader chez eux — quand ils le pouvaient. Effaçant sur son passage les autres sujets d’actualité, des plus triviaux (l’affaire Griveaux) aux plus essentiels (la lutte contre la réforme des retraites). Surlignant comme jamais les inégalités sociales et l’incurie de nos dirigeants, à l’échelle