« Misère, misère ! C’est toujours sur les pauvres gens, que tu t’acharnes obstinément », chantait le regretté Coluche à la fin des années 70. Quarante ans plus tard, cette rengaine tout aussi parodique qu’engagée est hélas encore — et peut-être plus que jamais — d’actualité. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les Restos du Cœur entament d’ailleurs leur 35e campagne hivernale en faveur des plus démunis. Dire qu’à leur création, le comique à salopette (que beaucoup de bénéficiaires n’ont même pas connu vivant, puisque 39 % d’entre eux sont mineurs) les présentait comme une « petite idée » qui n’était pas censée durer… Les faits sont pourtant là, étayés par des chiffres consternants : selon l’Insee, en 2016, 14 % des Français vivaient sous le seuil de pauvreté (soit 8,8 millions) ; et on estime à 200 000 (dont 700 enfants) le nombre de personnes sans abri, parmi lesquelles près de 600 sont décédées l’an passé. Nous rappelant avec beaucoup d’amertume l’engagement du président de la