C’est peut-être le plus grand paradoxe de Marseille : ses dirigeants ne l’aiment pas. Alors oui, ils ne manquent pas de vanter sa lumière à couper le souffle, qui lui vaut le débarquement incessant d’équipes de tournage cinématographique. Certes, ils se gargarisent d’événements « spectaculaires » qui la choisissent pour s’y établir (la Capitale européenne de la Culture ou le Red Bull Crashed Ice par le passé, le Sommet des deux rives cette année, Manifesta et l’élection de Miss France l’an prochain…), prétextant un semblant de décentralisation… Et puisqu’elle n’a, semble-t-il, pas assez d’arguments naturels (ses calanques, son port…), ils la maquillent comme une voiture volée, à coups de ravalements de façades et de centres commerciaux tout neufs, histoire de protéger l’image de carte postale qu’ils tentent de promouvoir pour attirer des croisiéristes. Mais ils ne l’aiment pas vraiment ; ils ne gouvernent pas pour elle. Pire, ils gouvernent contre elle, du moins contre ses habitants. La lecture régulière de Marsactu ou, plus simplement, l’expérience