Pour contourner la phobie du dimanche soir, il existe une expression au Japon : le « Sazae San syndrome ». Sazae San est une série télévisée qui, depuis cinquante ans, occupe le créneau de la fin d’après-midi, manière de s’extraire, le temps d’une fiction sans fin, de la ritournelle de la semaine qui redémarre. Alors, dans ce tunnel de semaines successives aux réalités sombres et embourbées, j’ai renoué avec une échappée d’un temps sans plateforme, je suis allée au cinéma un dimanche soir. Je suis allée voir le nouveau Miyazaki, comme on dit, mais d’abord je me suis retrouvée enfermée deux heures dans une salle sombre avec des gens inconnus devant une histoire aux images plus grandes que nous autres, esquiveurs du dimanche soir. C’est dans ces conditions que se déploie l’histoire d’un jeune garçon qui fait face à une réalité incontrôlable — un incendie — et tragique — la mort de sa mère. En proie au chagrin, le personnage décide de se faire