De métropole en pacte national, le parti du président a investi la ville et compte bien en tirer profit en ravissant la Mairie au sortant. Un autre a fait le même calcul. Le Front national, fort de ses scores renversants aux dernières élections, a fait de Marseille un objectif, atteignable. Jouer les Municipales d’abord, où les élus (un seul à ce jour) pourraient se reproduire au sein du Conseil municipal et se marier avec n’importe qui. Gagner les Européennes ensuite, où le mode de scrutin proportionnel pourrait submerger les digues et voir affluer à Strasbourg une majorité d’élus venus du Sud-Est.
Hollande joue le jeu et envoie Valls au front. Les prises de position de son sinistre de l’intérieur déplacent le curseur sur la droite. Fillon, Copé et consorts sont coincés et suivent le mouvement. La dérive du “ni-ni” et du “sectarisme” s’échouera sur les récifs bruns. La Marine a conforté sa place et ne compte pas en bouger. Banalisée par les médias, on ne lui reproche plus les positions à la papa sur les “trois millions de chômeurs, c’est trois millions d’immigrés”. Ça choque moins. Economiquement parlant, on admet l’innommable. Ça permet le rapprochement. On se parle, c’est pas interdit ! On est pas sectaire, nous. On a déjà travaillé ensemble, on se connaît. Le Conseil régional Provence-Côte d’Azur n’est pas mort avec la cogestion avec le FN en 1986, n’est-ce pas Monsieur le Maire ? On ne va pas continuer à perdre les élections pendant dix ans ! Avec près de 17 % cumulés aux Municipales de 2001, et présente au second tour, l’extrême-droite a par le passé rallié en nombre, puis s’est endormie en 2008 avec 8,8 %. Les paris sont donc ouverts pour 2014. Le FN ne fait plus peur, paraît-il. Ça dépend à qui.
Victor Léo