Les mots bleus

Du haut du Fort de Niolon, perché sur la crête et orienté vers la ville, un nouveau phare prend ses quartiers sur le paysage côtier et darde de ses poèmes lumineux de couleur bleue la rade marseillaise, de l’Estaque aux Goudes.

Lorsque Marseille s’endort, une parole silencieuse faite d’éclats de lumière bleue raconte sa nature, ses cultures, la mer et la cité. Toutes les nuits, le Phare Bleu lance un message poétique en morse aux Marseillais. Cet OPNI (Objet Poétique Noctambule Interpellant), prototype réalisé à l’aide d’un projecteur perché sur un mat, relié à des capteurs photovoltaïques et à une éolienne, n’interfère pas dans le balisage maritime ordinaire. Imaginé par un duo d’architecte (Catherine Rouan et Stéphane Raguenet), ce projet géo-poétique porte ainsi de multiples questionnements sur les énergies renouvelables, le respect du patrimoine et sa valorisation, ou encore les rapports entre art et technique.
Depuis le 22 janvier, le Phare Bleu rend hommage à Henry Bauchau, disparu en septembre dernier, en diffusant ses poèmes. Dès le 1^er mars, place à la poésie contemporaine : divers artistes, confirmés (comme la poétesse Michèle Métail) ou en devenir, sont invités à participer afin d’enrichir la performance, lumineuse, qui donnera lieu à une anthologie d’un genre nouveau.
Pour suivre et décrypter le message de la nuit, direction Internet : les réseaux sociaux, un site dédié et une application smartphone se feront le relais de cette œuvre d’art contemporaine qui nous met tous dans le même bateau.

Pascale Arnichand

Phare Bleu : jusqu’à la fin de l’année sur la Côte bleue au Fort de Niolon.
Rens. IDPhare : 04 91 42 51 58 / 06 77 08 30 09 / idphare@numericable.fr