Philippe Favier – Corpuscules au musée Granet

Petits formats pour grand artiste

Au musée Granet, Philippe Favier, précieux plasticien, enfanteur de démarches sérielles depuis trois décennies, contourne et fait se rejoindre des bouts de planètes via son univers inclassable.

Jean Arrouye résume parfaitement l’épopée artistique conçue par l’artiste : « Avec Favier, l’entreprise de dénonciation des illusions se confond avec une opération de réenchantement du monde. »
Saluons particulièrement les commissaires Evelyne Artaud et Bruno Ely pour avoir privilégié la ramification à une banale exposition chronologique. La figure répétée du squelette dans les photogrammes brodés (Lucky One) participe ainsi à un mystérieux cheminement où l’on ne peut qu’admirer la maîtrise du geste — en particulier le traitement des miniatures et des découpes. Philippe Favier pose des portes, entre des territoires singuliers, dont on cherche les clefs.
Tels des hommages aux ready-made de Duchamp, une boîte au petit ossement et un réglé de bois en haut d’un escalier questionnent le visiteur qui oscille, comme dans un jeu de pistes stimulant, entre macabre et douceur, entre intime et universel.

Marika Nanquette-Querette

Philippe Favier – Corpuscules : jusqu’au 22/04 au musée Granet (Place Saint Jean de Malte, Aix-en-Provence).
Rens. 04 42 52 88 32 / www.museegranet-aixenprovence.fr

Des eaux fortes et pointes sèches de l’artiste sont également à voir au Studio 19 (3 rue Edmond Rostand / 27 rue Saint-Jacques, 6e).
Rens. 04 91 53 35 67 / www.studio19.fr