Phot’Aix 2012 au Musée des Tapisseries
Aix-Photos
Articulé en trois parcours à travers la ville, Phot’Aix met cette année le cap sur Cuba avec des Regards Croisés faisant la part belle à la jeune garde de la photographie contemporaine.
Temps fort de la manifestation, les Regards Croisés Cuba-Provence invitent dix photographes, cinq Français et cinq Cubains, à partager leurs visions au Musée des Tapisseries. Jorge Otero et Alice Lemarin proposent chacun une série consacrée à la féminité. Tandis que le premier remodèle les standards de la femme imposés par la mode et les médias, la seconde lui oppose, avec un supplément de réalité, un répertoire visuel de la grâce féminine. Les photographies d’Aimée Garcia Marrero répertorient les rôles auxquels l’art et la religion ont relégué la femme dans sa vie quotidienne. En réponse à ce travail, Andréa Graziosi expose lui aussi des portraits, dont les visages, fortement éclairés, manifestent une expression pensive. En développant le thème du camouflage, Adonis Flores recycle les taches bigarrées des treillis militaires, les remplaçant par des fleurs printanières. C’est à une autre forme de déguisement que s’intéresse son « binôme », Jean-Bastien Lagrange, accoutrant ses modèles de costumes divers : maharadja, archevêque… Adrian Fernandez Milanes donne un effet kitsch très prononcé à ses photos qui restituent l’atmosphère des maisons bourgeoises de La Havane. Quant à Nathalie Hubert, elle met en scène des corps de femmes à côté d’objets inattendus dans une atmosphère très particulière d’oppression et de solitude. Un dialogue sur le fond et la forme s’installe entre les deux sujets, pourtant bien différents. Sur une même thématique qui concerne les rapports de distance, voire d’exclusion entre individu et société, René Pena et Virginie Plauchut rapprochent leurs démarches pourtant fort opposées à l’origine. Pour compléter le tableau, la Fontaine Obscure propose trois parcours dans la ville – mode, alternatif et sélection de la galerie – et une vingtaine de galeries aixoises se mobilisent en parallèle, permettant d’apprécier la diversité d’un événement qui n’a pas fini de nous faire voyager.
Coralie Bernard