La Photographie Marseille 2017
Le monde dans le viseur
Il faut croire que le chiffre 7 porte bien sa réputation de porte-bonheur… Pour sa septième édition, le Festival La Photographie Marseille présente un calendrier éclatant, fort de vingt-cinq évènements étalés sur trois mois. Coup d’œil.
Vingt-cinq évènements, quinze lieux et presque autant de temps forts…
C’est Foto Foot qui a lancé les hostilités rue de la République, avec son équipe footballistique et photographique en forme d’hommage particulièrement esthétique à la discipline sportive préférée des Marseillais (après la pétanque). À côté, LE temps fort du festival, devenu rendez-vous annuel, c’est bien sûr l’exposition du Prix Maison Blanche, qui présente au public les travaux des nouveaux talents remarquables de l’année, parmi lesquels figurent Corentin Fohlen (1er Prix), Aurélia Frey, Jef Bonifacino, Céline Villegas et Camille Lévêque, pour la partie exposition. Un florilège d’ambiances, de couleurs, de techniques et d’horizons artistiques pour une nouvelle collection, avec tant d’éclectisme dans la beauté de l’image. À la fois mystérieuses et envoûtantes, les natures mortes d’Aurélia Frey (passée par l’École de Photographie d’Arles) côtoient avec grâce les noirs et blancs de la série Europe Orbi de Jef Bonifacino. Elles révèlent avec force et mélancolie l’universalité du continent européen. Un cru 2017 splendide et attachant, qui vaut bien un détour par la mairie des 9e et 10e arrondissements. Et avec une visite par le parc attenant, le dépaysement s’avérera complet…
Dans un tour de ville des mille et une images, La Photographie Marseille nous fait également faire escale, entre autres, au Mucem, pour une étude rafraîchissante des Romans-Photo, histoire de se défaire des images préconçues et de mettre à l’honneur cet art narratif souvent qualifié de désuet. La Friche la Belle de Mai promet elle aussi des rencontres belles, fascinantes et oniriques avec deux expositions : Prémonition de Cécile Menendez et Matière Noire de Geoffroy Mathieu. La Friche accueille également une projection de Margret Hoppe, photographe allemande en sortie de résidence. Yves Jeanmougin expose au Bistrographe (un café-galerie et havre de paix de la Corderie) avec une rétrospective méditerranéenne qu’il a construite depuis les années 80. Pour les amateurs d’enchevêtrement des disciplines, Minima d’Elio Tisi, à l’Espace GT, propose une série photographique métissée avec dessin et peinture.
Coups de cœur et découvertes sont donc à prévoir, avec une sélection pointue qui s’affine chaque année davantage. Il suffit d’ailleurs de se plonger dans les archives pour voir à quel point ce festival, qui atteint cette année l’âge de raison, affirme une fois encore tout son potentiel. Un événement phare.
Astrid Börner
La Photographie Marseille : jusqu’au 21/01/2018 à Marseille.
Rens. : www.laphotographie-marseille.com