La Popote à Pépé, série de web-reportages
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Zoom sur La Popote à pépé, série de web-reportages sur des paysans nés avant les années 40.
Parler aujourd’hui du monde agricole à Marseille et dans les grandes villes relève du défi. La jeune réalisatrice Justine Bonnery et son équipe ont choisi de le relever avec La Popote à Pépé, série de web-reportages sur des paysans nés avant les années 40… « L’idée est née un petit peu par hasard. Une envie de prendre une caméra et de filmer ce monde-là. Mais aussi garder une trace de cette parole, vouée à disparaître au fil du temps. » L’association La Popote à pépé était née. Une première subvention a ensuite permis le lancement de la série.
« Autrefois, nous étions libres »
Justine confie être pas mal liée à ce monde-là. La dame en photo sur le site ? Son arrière-grand-mère. Le format ? Deux premiers épisodes d’une dizaine de minutes chacun et un troisième, un peu plus long. À chaque fois, deux personnages, tantôt couple, tantôt père-fils. « On ne s’interdit pas de fonctionner sur autre chose qu’un duo, en fait, ça dépend des rencontres. Dans le premier épisode, on connaissait les personnes puis, par la suite, moins ou pas du tout. » Un vrai travail d’immersion : Justine explique ainsi avoir eu besoin de passer du temps hors micro et caméras pour gagner la confiance, mais aussi pousser à la confidence. En gardant cette contrainte en tête : ne pas mettre les gens en porte-à-faux. Et cela passe par le fait de faire attention à ce que les pratiques montrées à l’écran ne soient pas illégales... « Les techniques de travail ont beaucoup changé, les contrôles sont plus fréquents. » Jack, le personnage du premier épisode tourné dans le Lot-et-Garonne, semble confirmer : « J’ai arrêté le chrono en 80. Autrefois, nous étions libres, on avait l’impression d’être en dehors de tout. »
Des moments uniques
Le web-reportage a pour ambition de raconter le quotidien dans les fermes, les métiers nourriciers, le rapport à la terre. Mais aussi d’aborder les changements imposés par l’homme ou la nature. Il s’adresse aux petits comme aux grands, aux urbains comme aux ruraux. « Les diffusions sont de grands moments de partage. » Le message ne se veut ni militant ni politisé, mais brut et sincère. La photographie touchante d’une génération acharnée au travail. Sur Internet ? « L’information circule, ce sont les jeunes qui montrent aux plus âgés les derniers épisodes. » Le troisième épisode sera diffusé au Videodrome 2 à la suite des deux premiers, sans interruption. Il s’ouvre notamment sur une battue de sangliers… « Un moment unique à capter. Nous avons volontairement choisi de ne pas tout montrer, de suggérer pas mal de choses. » Un quatrième épisode est en préparation et permet à l’équipe de voyager un peu partout en France, toujours en quête de nouveaux personnages. Et de nouveaux portraits.
Charlotte Lazarewicz