Électropercussion
Le collectif marseillais Arbuste sévit depuis 2013 avec des spectacles sons et lumières hybrides et surprenants, en constante évolution. La preuve avec Instrumentarium, peut-être la version la plus représentative de sa volonté artistique. Focus en compagnie de Rémi Bosch, le directeur artistique de ce petit monde qui voit grand.
Né avec MP2013, le collectif Arbuste regroupe une huitaine d’artistes et de professionnels issus de la scénographie, de la musique ou des arts numériques, avec pour objectif de surprendre en mélangeant les disciplines en live. Très abouti que ce soit au niveau scénique ou musical, Instrumentarium en est sans doute la forme la plus emblématique, et donne à voir tout leur potentiel. Mêlant musique électronique et percussions dans des installations protéiformes avec des effets visuels d’une grande luminosité, le projet n’en finit plus d’évoluer pour offrir un spectacle jubilatoire, que l’on a pu découvrir à Marsatac ou pour la soirée Heartbeat à la Friche en ouverture de MP 2018. La plupart du temps enfermés dans une cage (à géométrie variable) face au public et jouant chacun leur partition, les musiciens dégagent une certaine puissance grâce à un mélange entre transe « ancestrale » (percussions sur des objets dont ce n’est pas forcément la vocation première) et contemporaine (musique électronique).
La force d’Arbuste, c’est le collectif : chacun met ses compétences (et sa polyvalence) au service du groupe. Ce qui apparaît primordial quand quant on voit l’ampleur des installations et de la technique nécessaire pour y parvenir : c’est le côté « artisanal » et circassien de l’aventure. Le choix de mélanger diverses formes d’expression découle d’une volonté artistique forte, d’autant que le visuel donne un côté paradoxal à l’ensemble, avec les cages qui contrastent avec la liberté musicale que prennent les artistes. La mise en scène originale et les effets visuels surprennent aussi, car ils permettent une certaine distance avec le public tout en offrant « une communion » avec celui-ci autour de la musique « transcendantale ».
Instrumentarium donne à voir une harmonie technique et à entendre une harmonie sonore. Ainsi, le projet offre un show millimétré et d’une grande maîtrise tant au niveau du son que de la lumière grâce à ses rythmes répétitifs incontournables et des sonorités électro hors des sentiers battus.
Pour autant, Instrumentarium a aussi envie d’exister à part entière comme n’importe quelle formation électronique et entend bien le prouver via la sortie d’un EP (avec quatre morceaux inédits), à écouter chez soi avant de les découvrir d’urgence sur scène.
Cécile Mathieu
Release party Instrumentarium : le 19/04 au Cabaret Aléatoire (41 rue Jobin, 3e), avec French 79 et Not Serious Big.
Rens. : www.cabaret-aleatoire.com
Pour en (sa)voir plus : https://collectif-arbuste.com/instrumentarium/