Rencontres Internationales du Zéro Déchet
Miramas ses déchets
Miramas est une ville qui possède cette caractéristique rare de mettre tout le monde d’accord : elle est moche. Ville-carrefour, ville-dortoir, engoncée sur un territoire hyper industrialisé, la cité ne brille pas vraiment par son attractivité. Cependant, soucieuse de créer de nouveau le consensus — sous le prétexte facile mais nécessaire de la transition écologique —, elle accueille, de son initiative, les Rencontres Internationales (s’il vous plaît) du Zéro Déchet : trois jours de rencontres et débats pour mettre à jour de nouvelles dynamiques de production, de consommation et de valorisation des déchets.
Notons qu’il s’agit du fruit d’un engagement sur le long terme puisque la ville, engagée depuis 2010 en faveur du développement durable, est l’une des deux seules communes françaises à posséder ce label « Territoire zéro déchet, zéro gaspillage ». Ce qui se traduit pour les habitants par des actions plus ou moins suivies comme la création d’espaces de jardinage collectif, la mise en place de composteurs, l’organisation d’un défi « 100 familles 0 déchet »… Un label qui, en fin de compte, s’appliquerait plus à l’échelle territoriale que particulière, ce dont atteste le programme des deux premiers jours de rencontres. Le premier sera tourné autour des questions de la valorisation des bio-déchets à l’échelle d’une communauté de communes ou d’une ville (notons l’intervention du coordinateur des projets zéro déchets de San Francisco) et de la production durable, via par exemple la question de la ferme urbaine. Le deuxième se penchera quant à lui sur les nouveaux métiers de la filière du développement durable, par le biais d’un forum des métiers et d’ateliers ouverts de réflexion.
Le vendredi après-midi sera l’occasion de débattre de la question de la nouvelle économie à partir des concepts novateurs d’économie symbiotique, de perma-économie et de perma-circularité : un débat qui promet d’être passionnant et qui montre bien, en fin de compte, la largeur du spectre d’intervention de ces rencontres, balayant aussi bien des questions politiques et sociales que philosophiques et sociologiques.
Le troisième et dernier jour, samedi 25 novembre, aura une portée de sensibilisation plus large à l’attention du grand public, avec une multitude d’ateliers, d’interventions et de conférences, ainsi qu’un marché éco-responsable pour pouvoir acheter éthiquement sur la commune au moins le temps de la journée — profitez-en, l’occasion est rare.
Un programme prometteur donc, dont on ne peut qu’applaudir l’initiative, tout en espérant secrètement qu’il dénote d’un engagement solide et authentique de la part des politiques et des entreprises présentes.
Estelle Wierzbicki