Retour sur le concert du quatuor Ébène au Palais du Pharo
Les couleurs d’Ébène
Retour sur l’exceptionnel concert du Quatuor Ébène au Palais du Pharo.
Une gravité poignante a saisi l’auditoire de Marseille Concerts lorsque le quatuor à cordes Ébène entonna l’opus 110 que Chostakovitch dédiait, en 1960, « aux victimes de la guerre et du fascisme ». Le compositeur y promène sa caméra sur un paysage désolé, lourd de nuages, traversé de loin en loin par les éclairs de violents sforzandos.
À la manière d’une maîtrise qui module son plain-chant funèbre, les quatre cordistes découvraient des lumières improbables, des clairs-obscurs sidérants, des timbres recueillis du ciel dans un camaïeu de gris et de noir. Devant leur public médusé, les interprètes communiaient d’un profond accord de la pensée et du geste. Le sceau des meilleures alliances.
Les premières notes de l’opus 67 de Brahms, bondissantes et champêtres, nous délivraient du sortilège. Avec un lyrisme enchanteur, le Quatuor Ébène, alors, donnait à croire à l’éternel retour d’une insouciante légèreté de l’être. Chimère ?
RY
Le quatuor Ébène était en concert le 26/02 au Palais du Pharo, sur l’invitation de Marseille Concerts.
Rens. : https://marseilleconcerts.com/