Retour de Scène | Retour sur Terre par la Cie La Zouze à Klap, dans le cadre de FestivAnges
Prendre corps
La danse pour penser l’adolescence ; c’est le pari que fait Christophe Haleb avec Retour sur Terre, présenté dans le cadre du FestivAnges à Klap. Au centre, le corps d’Olivier Muller se démène, et raconte le passage de l’enfance à l’adolescence : une quête de liberté.
Au commencement, il y a un homme. Un corps d’adulte sur lequel les muscles se devinent dans le clair-obscur de la salle. Cheveux en bataille, barbe fièrement exposée, il interpelle le spectateur. Les fils colorés qui s’agitent dans ses cheveux le déroutent. Retour sur Terre, c’est le début d’un voyage : l’adolescence.
Dans le décor minimaliste pensé par Christophe Haleb, univers futuriste où la lumière crée l’espace, le corps est au centre. Exposé à la vue de tous, il est à la fois lourd et léger, pudique et obscène. Tout au long du voyage, il se transforme, se découvre et se dévoile. Il est habillé, grimé, façonné. S’il se cache, c’est pour mieux se découvrir. Par la danse, par les mouvements, l’espace s’ouvre et le corps est là. Comme des milliers de possibilités, un jouet dont le spectateur, comme le danseur, découvre peu à peu toutes les facettes.
En fond sonore, la musique se mêle à des voix lointaines. Dans les bribes d’histoires, le spectateur devine ce qui se trame. Au fil du voyage, le corps est apprivoisé et les gestes se délient. Mais quand le voyage se termine, on est déjà de l’autre côté et tout reste à construire.
CA