Robin des Bois – (Etats-Unis – 2h20) de Ridley Scott avec Russell Crow, Cate Blanchett…
Robin, y es-tu ?
La dernière œuvre de Ridley Scott est d’abord une histoire de chiffres : un budget de 130 millions de dollars, un film succédant à plus d’une trentaine d’adaptations connues et la cinquième collaboration du réalisateur avec Russell Crowe. Bien que l’histoire de Robin des Bois fasse partie de l’imaginaire collectif, elle s’est façonnée au fil du temps en fonction des désirs des auteurs se réappropriant sa légende. La version proposée ici a le mérite de renouveler grandement le mythe. Contrairement aux premières ballades du XIVe siècle qui l’évoquent, Robin Hood (littéralement Robin La Capuche et non Robin des Bois) n’est pas un gentleman anglais. Et contrairement à la plupart des films ayant adapté sa légende, il n’est pas (encore) le grand détrousseur de riches seigneurs, ennemi juré du Shérif de Nottingham. Il devient un archer du défunt roi Richard Cœur de Lion, prend la place du fils de Sir Walter de Loxley et combat la politique du nouveau roi Jean avant de se rallier à sa cause contre les envahisseurs français. Ici, Robin Longstride prend la place du défunt fils de Sir Walter Luxley à Nottingham, ne devient pas (encore) un détrousseur de riches seigneurs et se met assez vite en ménage avec Lady Marianne ; sans compter que le shérif de Nottingham ne fait que passer. Cette réinvention de la légende serait bienvenue si le personnage de Robin était toujours au cœur du film et si la plupart des rôles secondaires (hormis Lady Marianne et Godefroy, notamment) ne s’avéraient pas si décevants et les scènes de batailles si interminables. La bourse du spectateur n’est pas pour autant vidée en vain, puisque paysages magnifiques et décors somptueux se mettent brillamment au service d’une reconstitution d’époque soignée. Cette carte postale animée a au moins le mérite de bien vendre aux touristes potentiels le charme des campagnes anglaises.
Guillaume Arias