Rocky Balboa – (USA – 1h42) de et avec Sylvester Stallone, Burt Young…
C’est plus fort que moi et ça dure depuis vingt-cinq ans. Dès que j’entends sonner les trompettes du thème de la saga composé par Bill Conti, le démon de Rocky me reprend ! Ni une, ni deux, j’enfile mon… (lire la suite)
Grand corps malade
C’est plus fort que moi et ça dure depuis vingt-cinq ans. Dès que j’entends sonner les trompettes du thème de la saga composé par Bill Conti, le démon de Rocky me reprend ! Ni une, ni deux, j’enfile mon vieux survêtement habit de lumière, je me pète un tendon fais quelques étirements, j’enchaîne avec une pompe et demie dix pompes sur un bras, cuit comme un œuf au plat chaud comme de la braise, je descends péniblement et en claudiquant dévale vif comme l’éclair les marches de mon immeuble, avant d’attaquer mon chemin de croix l’ascension Vieux Port/gare Saint-Charles nauséeux gonflé à bloc ! Une fois le calvaire terminé les dernières marches gravies, essoufflé comme un couillon fier comme pas deux et à la limite de l’infarctus frais comme une rose, je veux mourir rentre chez moi, au bout du rouleau la satisfaction du footing accompli ! Et le film dans tout ça, vous demandez-vous ? Ni le chef-d’œuvre annoncé, ni le nanard redouté, Rocky Balboa est la digne et nostalgique conclusion d’une saga « boxer than life ». Avec un ring des charges respecté, un entraînement aux biceps, des uppercuts, des crochets, de la sueur, du sang, des cris, des larmes, des dentiers qui valsent, des jets d’éponges, le tout au ralenti, et un dernier round bouleversant, Rocky peut enfin se retirer et reposer au Panthéon du cinéma, aussi misérable que Charlot, esquinté que Jack La Motta et écervelé que Marylin. Seule Aaaaadrrrrienne, décédée d’un cancer, manque à l’appel de ce sixième volet, figure spectrale et moteur de ce retour aux affaires… désormais classées pour ce beautiful loser qui vient de raccrocher les gants et pour qui le glas pugilistique vient de sonner.
Henri Seard