Ron Butlin – Appartenance (Stock)
Jeune homme sans vocation, sans ambition, rompu aux petits jobs, Jack part avec Anna dans les Alpes pour garder un hôtel de luxe… Appartenance raconte son périple — de la neige alpine jusqu’à la fournaise d’un coin perdu en Espagne, en passant par Paris — et le lent déclin de son couple suite à la bouleversante apparition de la jeune Thérèse. Bref, une vie (ou plutôt une survie) triste et misérable, dans des bicoques de fortune et peuplée d’âmes en peine. Le style de Ron Butlin est sec, rapide, sans concession. Proche de la violence des romans de ses comparses écossais, l’ouvrage flirte aussi avec le no future d’un McCarthy et rappelle parfois le magnifique Puerto Escondido de Pino Cacucci. Ron Butlin raconte le dérapage, l’impossibilité de vivre et d’appartenir, l’errance. Les protagonistes vont jusqu’au bout de ce qu’ils peuvent dans l’espoir d’y trouver quelque chose. Un très beau roman, vif et oppressant.
JB