Sous les pavés, le rock
Pour se rendre compte de la réalité culturelle marseillaise, une seule solution : battre le bitume de la Rue du Rock dimanche 24 septembre. Une déambulation urbaine et musicale au détour de laquelle une vingtaine de groupes surgiront de garages et autres lieux improbables situés rue Consolat et ses alentours.
Souvent caricaturée par la presse musicale, la scène rock marseillaise s’avère bien plus foisonnante, riche et éclectique que ne laissent penser les pages glacées des magazines. Entre le rock métal effervescent des uns, et la pop rock des autres, aussi chiadée et joyeuse soit-elle, il existe un immense vivier de formations qui se produisent régulièrement dans les salles de la région.
C’est d’ailleurs avec en tête l’idée de proposer une alternative à la politique de la ville, dans la perspective de Marseille capitale de la culture, qu’est née en 2012 l’association Phocéa Rocks. Si la Rue du Rock « est venue se greffer sur le projet initial qui tenait plus du festival de rock classique, c’est finalement l’événement qui a le plus marqué les mémoires », admet Vincent Palacio, l’écrivain-musicien à l’origine du projet. Ce festival d’un jour dont le concept a germé entre potes autour d’une bière affiche une belle santé. Pour cette cinquième édition, il reste fidèle à ses principes : « Pas de tête d’affiche », dixit l’équipe de Phocéa Rocks sous la houlette de Stephan Raffi. « L’esprit de la manifestation, c’est de mettre en avant la scène locale, son effervescence, pas de focaliser sur un groupe en particulier », assène ce fin connaisseur du rock marseillais.
Officiellement, en tout cas. Car si dimanche la vingtaine de groupes qui se produira est sur un pied d’égalité, une poignée de musiciens, dont le trio arlésien Poutre, qui se fait rare dans nos contrées, Conger ! Conger !, dont nous avions brossé le portrait dans ces pages au printemps dernier, ainsi que Temenik Electric, sont particulièrement attendus du public éminemment averti qui déboule chaque année dans le quartier des Réformés.
Plus de 1200 personnes ont foulé les pavés de la rue Consolat en 2016. Cette année, l’événement est venu se greffer aux Dimanches de la Canebière, histoire de faciliter les autorisations administratives. Ce qui devrait permettre d’ouvrir la manifestation à une nouvelle frange du public. À partir de 13h30, c’est Miss Paillettes, pour les enfants, à qui on ne manquera pas de distribuer des bouchons d’oreille, qui lancera les hostilités. Dernières salves électriques d’une après-midi qui aura alterné performances en plein air jubilatoires et concerts intimistes, vers 20 heures pour le dernier concert sur la scène érigée square Stalingrad.
Emma Zucchi
La Rue du Rock : le 24/09 dans le quartier Consolat (rues Consolat, des Abeilles et Chevillon, Place des Danaïdes, 1er).
Rens. : www.facebook.com/Phocea.Rocks