La séquence était inédite et le scénario pas avare de suspense. Au terme de deux semaines de discussions, à scruter le fil des notifications, les partis de gauche se sont enfin entendus sur un programme de gouvernement et des candidatures uniques aux élections des députés. Avec l’ambition affichée de ravir le poste de Premier ministre au nez et à la barbe du président élu. La NUPES en tête chatouille des institutions : un prélude à la fin du présidentialisme éculé ; une évolution vers un parlementarisme imparfait mais plus ouvert. En tous les cas, un revirement mental. Aucun homme ou femme ne peut englober seul toute science, expérience et pouvoir. S’il faut se doter d’un responsable, aucune de ses décisions ne peut se passer de délibération collective. Nos voisins ont tous pris l’habitude de la recherche de la majorité et du compromis parlementaire, au sein de l’Union européenne en premier lieu. Il serait temps de parler la même langue, s’il faut renégocier. Tous n’adopteront pas le vocabulaire. On entend déjà la petite musique piteuse « des extrêmes », avançant ainsi qu’en dehors du parti du Président, point de République. Conception ruineuse de la participation démocratique. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale contient un programme en son nom. Laborieux, mais qui annonce la couleur. Des manches retroussées, nombreuses, pour l’ampleur et l’urgence des tâches à accomplir. Un gouvernement ainsi choisi serait au pied au mur. Reste à allonger l’échelle.
Victor Léo