Samenakoa, le 4 au Planet Mundo K’fé
Marseille en fanfares
A l’occasion d’un concert de sortie du nouvel album de Samenakoa, petit tour d’horizon des principales fanfares localisées à Marseille…
Pour combattre la morosité économique ambiante, rien de mieux qu’une musique festive s’appropriant la rue, pour le plus grand bonheur d’auditeurs au pouvoir d’achat si grignoté. Attention, roulement de tambours… Place aux fanfares. Historiquement militaires puis corporatistes, celles-ci ont résonné d’une variété grandissante d’instruments (cuivres, bois et percussions essentiellement) et de répertoires musicaux (du funk aux sons balkaniques en passant par le jazz). Marseille la cosmopolite, avec ses rues tentaculaires et ses quartiers centraux si pittoresques, est bien propice à cette forme de déambulation musicale. Son foisonnement dans notre cité phocéenne méritait donc une investigation plus approfondie… Quatre fanfares ont été interviewées pour leur actualité et leurs particularités. Toutes partagent une bonne humeur et la revendication d’une identité, se manifestant souvent dès leur nom : un quartier (le Panier) pour Accoules Sax, une région (la Moldavie roumaine) pour Vagabontu, ou un simple jeu de mots (ça mène à quoi ?) pour Samenakoa. Wonderbrass affiche, quant à elle, une forme de militantisme solidaire en jouant souvent pour des causes sociales qui lui tiennent à cœur. Au-delà de ça, trois idées phares les rassemblent : esprit festif, contact avec le public dans la rue, et importance de la qualité musicale. Véritable aventure humaine, la fanfare représente une « deuxième vie » (Ghitsa de Vagabontu) qui « distribue du bien-être aux gens » (Jérémie de Wonderbrass). En « amenant ainsi la rue sur scène pour mieux surprendre le public » (Philippe de Samenakoa), la sauce prend et « le public ramène ensuite le tout à la maison » (Alain d’Accoules Sax). Mais ces fanfares se démarquent entre elles sur plusieurs points. Musicalement par exemple : certains instruments et styles sont largement prédominants chez certains (saxophones pour un jazz « glamour » chez Accoules Sax, cuivres chez la « brise-grisaille » folklorique de Vagabontu) contrairement à d’autres, ouverts à tous les styles (Wonderbrass) ou à toute modernisation de l’image même de fanfare (intervention de la voix et de samples électroniques chez Samenakoa). Au final, le succès de ces formations est au rendez-vous avec une actualité fournie : sorties de la bande originale du jeu vidéo Lapins Crétins pour Vagabontu, de l’album The March pour Samenakoa, d’un disque commémoratif, bientôt, pour Accoules Sax, et de concerts début décembre pour Samenakoa et Wonderbrass. Tous voient aussi en Marseille Provence 2013 une occasion de revaloriser cette activité avec, pourquoi pas, un « lâcher de fanfares sur la Canebière » (Ghitsa)…
Guillaume Arias
Samenakoa, le 4 au Planet Mundo K’fé, 21h