Chers lecteurs,
Comme nous vous l’avons expliqué dans l’édito du numéro précédent, l’heure est grave. Le journal que vous tenez entre les mains depuis seize ans, mais aussi son activité online (site web et application), sont aujourd’hui à deux doigts de fermer boutique. Les raisons sont multiples et font boule de neige en cette rentrée : baisse drastique des budgets pub alloués aux structures culturelles qui nous font vivre (Ventilo n’est pas subventionné), arrêt des emplois aidés dicté par le nouveau gouvernement (Ventilo n’y échappe pas, comme beaucoup d’autres), déficit financier qui se creuse… Un rapide calcul s’est donc imposé pour aboutir à ce constat : si nous ne réagissons pas autrement pour contrer la force des choses, Ventilo ne sortira pas en 2018. Purement et simplement : pas d’argent, pas d’impression, pas de diffusion, bref… plus de journal, quand bien même celui-ci a toujours été gratuit. Une erreur ? Non : une volonté assumée depuis toujours, afin d’offrir à chacun la possibilité de se tenir au courant de l’actualité culturelle locale… et dans les règles de l’art. Alors ? Cette idée : lancer une campagne de crowdfunding, puisque c’est la seule solution qu’il nous reste pour espérer poursuivre cette mission de service public, à un moment où le foisonnement artistique de Marseille commence enfin à être reconnu à l’échelle nationale, loin des clichés qui ont longtemps été accolés à cette ville…
À partir de là, il n’y a que deux options pour Ventilo : soit il parvient à mener à terme sa campagne de crowdfunding (et perdure), soit il n’y arrive pas (et c’est la fin de l’histoire). À vrai dire, et même si nous faisons tout ce que nous pouvons (notamment organiser une soirée de soutien en janvier avec un très beau plateau musical), ce n’est plus nous qui maîtrisons l’affaire… Elle est désormais entre vos mains. En ce qui concerne notre équipe, si nous sommes contraints d’arrêter, nous le ferons. Avec dignité, sans regrets (quelle aventure !) et 400 numéros derrière nous. Mais ce qu’il se joue est plus important : c’est la survie d’une certaine vision de la culture à Marseille, intègre, plurielle, accessible à tous et bien sûr indépendante — si ce n’est de vous désormais… Le sort de Ventilo vous appartient, comme ce journal vous a toujours appartenu, avec ses coups de cœur, ses coups de gueule, ou ces couvertures que nombre d’entre vous se sont mis à collectionner…
Deux mois. C’est tout ce qu’il nous reste. Donnez ce que vous pouvez, même le minimum. Relayez l’information par tous les moyens. Vous déciderez alors si Marseille a toujours besoin d’un média comme le nôtre. Ou pas.
PLX
(1) soutien.ventilo.info