Semaine de la Pop Philosophie 2019
CriminoLogique
De la folie d’un meurtrier à la beauté de la terreur chez Hitchcock, en passant par l’image du gangsta américain, le crime renvoie à différents imaginaires. Comment analyser tout qu’il incarne et ce à quoi il renvoie ? C’est ce que les Rencontres Place Publique se proposent de faire pour la onzième édition de la Semaine de la Pop Philosophie, placée sous le signe de « la philosophie, la sociologie et l’esthétique du crime ». Un joli clin d’œil à une ville connue pour ses règlements de compte…
Qu’il s’agisse de l’image de la cité phocéenne (« Pourquoi il n’y a pas de mafia à Marseille? », avec le sociologue Cesare Mattina, le 28 à la Criée) ou celle du psychopathe (« La figure de l’assassin : le criminel est-il différent de nous ? », avec le procureur Jacques Dallest, le 26 au Mucem), la Semaine de la Pop Philosophie se propose de dresser un portrait du crime en considérant la place qu’il occupe aujourd’hui dans notre culture. Les rencontres et débat remettent ici la question au goût du jour en lui apportant des éclaircissements et en forgeant de nouveaux concepts philosophiques issus de la pop culture.
Le crime fait-il figure d’art ? L’évènement nous plongera au cœur des musées via une exploration des chefs d’œuvre mondiaux qui le mettent en scène (« Scènes de crime au Musée » avec le criminologue Christos Markogiannakis, le 2 novembre au FRAC). Le cinéma ne sera bien sûr pas en reste, entre projections (Justin de Marseille de Maurice Tourneur, le 1er novembre aux Variétés) et débats autour de La Corde d’Hitchcock, Scarface et Don Corleone, ou encore de l’emblème du gangster américain. De Marseille aux États-Unis, le criminel fascine. Sa réputation parcourt le monde, tantôt répudié, tantôt admiré et érigé comme un monument historique. Alors, comment réagir à la violence qu’il peut infliger à notre quotidien ? C’est ce que se chargera de traiter la rencontre avec le journaliste et essayiste Jean-Marie Pottier sur le thème « 11 septembre, la musique face à la terreur » (le 1er à la Maison Hantée). Nous naviguerons ainsi à travers les notions philosophiques en faisant escale sur le fantasme universel, l’adulation générale et le vécu particulier. Pas besoin, donc, d’être philosophe pour prendre la parole. Pas besoin non plus d’être un criminel. C’est tout l’esprit de la Semaine de la Pop Philosophique qui s’esquisse en arrière-plan : faire de la philosophie une discipline accessible, actuelle et concrète — ou du moins plus que ce qu’elle n’est envisagée. Alors, à qui profite le crime ? À la philosophie, bien sûr.
Nina Cornée
Semaine de la Pop Philosophie : du 26/10 au 2/11 à Marseille.
Rens. : 04 91 90 08 55 / www.semainedelapopphilosophie.fr
Le programme complet de la Semaine de la Pop Philosophie ici