Sherlock Holmes – (Etats-Unis/Royaume Uni/Australie – 2h08) de Guy Ritchie avec Robert Downey Jr, Jude Law…
Sherlock Holmes fait partie de ces personnages cultes de la littérature policière anglaise à énigmes, pour lequel on est allés jusqu’à inventer une discipline : l’holmésologie. Presque tous les arts ont ensuite revêtu la redingote à carreaux, la pipe et le chapeau Deerstalker du célèbre détective d’Arthur Conan Doyle. Problème : après moult adaptations cinématographiques, comment surprendre le spectateur tout en respectant l’histoire et la personnalité de cet enquêteur de génie ? Guy Ritchie a trouvé la solution : s’entourer d’une production à la hauteur d’une vraie reconstitution d’époque et choisir un acteur cabotin, Robert Downey Jr, un temps abonné aux rubriques « faits divers » pour ses problèmes de drogue, à l’instar d’un certain Holmes. Dans ce divertissement familial assumé, les péripéties s’enchaînent au gré des déductions du détective, illustrées par des flash-backs et des travellings nerveux dont le réalisateur est coutumier. Les principales caractéristiques du personnage littéraire sont respectées : excentricité, misogynie (envers sa gouvernante) et un certain égotisme. Le réalisateur s’est peut-être inspiré de précédentes adaptations comme Le Mystère de la pyramide (Barry Levinson) pour l’affrontement entre esprit rationnel et occultisme, mais il ajoute un élément nouveau (bien que déjà présent chez Doyle) : Holmes est ici un pratiquant émérite d’arts martiaux qui applique son esprit logique aux points anatomiques vitaux, tandis qu’une musique folklorique irlandaise vient rythmer ses bagarres à mains nues. Et si l’on prend un plaisir certain grâce au jeu des acteurs et au rythme endiablé de l’action, on finit par anticiper, comme Holmes, le déroulement de l’intrigue. Faiblesse dont Guy Ritchie tiendra peut-être compte dans la suite prévue du film.
Guillaume Arias