Short Cuts 230

Short Cuts 230

Alister > le 16 au Poste à Galène
Dans le flot continu des premiers albums qui viennent régulièrement garnir les bacs au rayon « français », il arrive parfois (mais alors juste parfois) que la lumière se fasse. En début d’année, un chanteur et guitariste parisien, chevelu, stylé, la trentaine, a trouvé l’interrupteur et, comment vous dire, il nous fallait au moins ça pour oublier Cali. Alister, c’est la désinvolture mariée à l’énergie du glam, Dutronc dans le corps de Lou Reed période Transformer. Une révélation. En toute logique, un autre dandy détaché mais non dénué d’humour introduira cette date à Marseille : Dondolo.
Aucun mal ne vous sera fait (Barclay) www.alister.fr

21 Love Hotel + Technicolor Hobo > le 16 au Paradox

Symptôme : de plus en plus de groupes français s’aventurent dignement vers des contrées anglo-saxonnes où ils ne brillaient pas vraiment hier. Chanter en anglais n’est plus un problème, sonner comme un groupe américain non plus. C’est le cas de 21 Love Hotel, projet d’un jeune couple parisien renforcé sur scène par trois musiciens, et de Technicolor Hobo, formation marseillaise pilotée par un… Anglais. Deux groupes de rock indé qui brillent dans l’art d’installer des climats : si vous aimez Moriarty, Coming Soon ou, plus près de nous, Narrow Terence, ce solide plateau est pour vous.
www.myspace.com/21lovehotel www.myspace.com/technicolorhobo

Oaì Star & Papet J > le 16 au Balthazar
Le Balthazar et le Massilia Sound System, c’est une longue histoire d’amour. Les Ragga balètis organisés depuis longtemps par l’asso Massilia Chourmo en attestent, et il était donc logique, au moment où la petite salle connaît quelques difficultés, que la tribu phocéenne au grand complet lui apporte son soutien. Après Moussu T en début de mois, c’est donc le Oaì Star qui présentera son nouveau set avec Jali, une collision inédite entre rock, jungle et folklore occitan, testée cet été à Bruxelles après le décès de Lux B. Qui rayonnera sur ce ragga balèti de l’espace, c’est une certitude.
http://assochourmo.free.fr

Bumcello > le 17 au Cargo de Nuit (Arles)
On ne présente plus Bumcello, le duo formé par Bum (Cyril Atef : percussions) et Cello (Vincent Segal : cordes), deux musiciens clef de la scène parisienne (Mathieu Chedid leur doit une bonne partie de son triomphe, et tout le gratin, ou presque, a eu droit à leurs services). Entre divers projets pour le premier (dont CongopunQ, prochainement au Cabaret Aléatoire) et la réalisation d’albums pour le second, ils trouvent encore le temps de se consacrer à leur duo, minimaliste, euphorique, bigarré, totalement free dans le rendu « live » de ses compos. Un bonheur de scène sans cesse renouvelé.
Lychee queen (Tôt ou Tard) www.bumcello.com

Chris Garneau > le 21 au Lounge
Quand les noms d’Elliott Smith ou Sufjan Stevens reviennent régulièrement au sujet d’un artiste, il vaut mieux s’y arrêter à deux fois. Ainsi de notre journaliste Henri Seard qui, il y a quelques mois, s’enthousiasmait pour le premier album de ce talentueux New-Yorkais, « artisan d’une pop de chambre délicatement cotonneuse, où l’on entend un piano touché par la grâce (…) ainsi qu’une délicieuse tribu d’instruments désuets. » Le jeune homme à la voix fragile n’a en effet pas son pareil pour faire fondre les cœurs de ces dames, sensibles à son physique, mais aussi et surtout à son talent.
Music for tourists (Absolutely Kosher/Fargo) www.myspace.com/chrisgarneau

The Herbaliser > le 21 à l’Usine (Istres)
L’un des fers de lance de l’écurie Ninja Tune (désormais hébergé par un autre label) est de retour avec un album qui, parce qu’il a été composé avec les musiciens qui accompagnent le duo sur scène, donne furieusement envie d’en apprécier la teneur « live ». Plutôt hip-hop à ses débuts, The Herbaliser a progressivement intégré une dimension très organique à sa musique, pétrie d’influences funk, soul et blaxploitation. A l’heure où Amy Winehouse ou Mark Ronson cartonnent, il a mué en un petit orchestre au groove flamboyant. L’Amérique noire des 70’s téléportée à Londres, en quelque sorte.
Same as it never was (!K7/Pias) www.herbaliser.com

Emily Jane White > le 24 au Poste à Galène
Au rayon intimiste, elle pourrait bien en remontrer à Chris Garneau (voir ci-contre). Comme lui, cette jeune Californienne compose des chansons douces, évoque les meilleur(e)s dans son registre (Cat Power), a sorti cette année un magnifique premier album, qui a lui aussi atterri entre les mains de l’un de nos journalistes, nas/im. Délectons-nous de sa prose : « Emily Jane White dépouille sa musique pour n’en garder que l’essence (…) Ici, le calme n’est qu’apparent, la tranquillité qu’une illusion qui cache les meurtrissures de la belle Californienne. » Garçon, je te rappelle que tu es casé.
The dark undercoat (Double Negative/Talitres) www.emilyjanewhite.com

Compagnie Rassegna > le 25 à l’Eglise St-Laurent
La 17e édition des Chants sacrés en Méditerranée, organisée chaque année par Ecume sur un circuit régional, prendra fin dans quelques jours. Pour rappel, la manifestation vise à mettre en lumière les liens qui unissent les diverses traditions vocales de ce périmètre, sans en gommer les spécificités. C’est d’ailleurs là toute la démarche de Rassegna, compagnie marseillaise qui réunit plusieurs voix originaires du bassin méditerranéen, et qui présente ici un répertoire axé autour du chant comme offrande dans les moments forts de l’existence. Une date à Marseille, et d’autres en région.
Venimos a ver (Buda Musique/Socadisc) www.ecume.org

Thee Silver Mount Zion Memorial Orchestra & Tralala Band > le 26 au Cabaret Aléatoire

C’est l’un des événements du mois : la très rare venue de l’un des groupes phares du label canadien Constellation, fleuron du rock « indépendant » au sens noble. Excroissance de Godspeed You Black Emperor, pilier d’un post-rock ombrageux et puissant, cet autre collectif répond au même cahier des charges (des morceaux qui durent un quart d’heure, alternant tension latente et montées corrosives), mais se distingue par son approche vocale, parfois plus folk. Attention : il est possible de faire un coma sur cette musique, on a testé pour vous. Et si vous avez dans l’idée de vous pendre, oubliez.
13 blues for thirteen moons (Constellation/Differ-Ant) www.myspace.com/silvermtzion

Soirée Wordsound > le 28 à l’Embobineuse
Autre micro-événement à la fin du mois : l’Embobineuse invite le label Wordsound, épicentre d’une certaine avant-garde new-yorkaise dans ce qu’elle a de plus urbaine, à la croisée du hip-hop, du dub et de l’électronique (le courant « illbient » notamment). Trois de ses figures de proue sont présentes : Spectre (boss du label, producteur féru de basses dantesques et de beats concassés), Sensational (Mc fou furieux, ex-Jungle Brothers) et Kouhei Matsunaga (producteur japonais expérimental, que l’on retrouve derrière Sensational). Pointu, barré, intègre : tout à fait dans l’esprit de l’Embob’.
www.wordsound.com

PLX