Short Cuts 232

Short Cuts 232

Swell + The Dead Science > le 13 au Poste à Galène
David Freel, l’âme tourmentée de Swell, avait mis son groupe entre parenthèses (au propre comme au figuré) pour la sortie de son dernier album, au printemps dernier. Mais c’est bel et bien en trio qu’il vient aujourd’hui honorer la France d’une tournée assez événementielle, puisqu’elle coïncide avec la sortie d’un autre disque farci de morceaux enregistrés au milieu des 90’s. La grande époque pour le trio californien : son folk-rock dépressif était alors un modèle du genre. Pour autant, la surprise viendra sans doute de The Dead Science, excellent groupe art-rock de Seattle (voir p. 17).
The lost album (Talitres) www.swellsongs.com

Osaka Monaurail > le 14 au Planet Mundo K’Fé
En décembre dernier, Dj C les programmait pour la première fois à Marseille, au Hush Hush. Selecter The Punisher était sans doute dans la salle : il les invite ici à sa dixième « Raw soul session ». Mais plus que de soul, c’est de funk dont il est ici question : celui de James Brown, dont Osaka Monaurail, formation japonaise culte d’une dizaine de musiciens, est absolument fan. La section rythmique, les cuivres, le matériel utilisé, les costumes (!), tout est ici calqué sur les JB’s, sans même parler de cette voix qui renvoie directement au parrain du funk… Troublant, mais imparable.
www.osakamonaurail.com

Thomas Fersen > le 14 à l’Usine (Istres)

Pour ceux qui ne pourraient pas attendre sa prochaine date à Marseille, en mars 2009 (festival Avec le Temps), la tournée de Thomas Fersen passe par Istres. Le garçon fait en effet partie des rares chanteurs que nous pistons avec ferveur : son dernier concert à Arles (Cargo), où il interprétait l’essentiel de son répertoire au ukulélé, fut un enchantement. De l’instrument, dont il dit qu’il « est à la guitare ce que le string est au caleçon », Fersen a d’ailleurs tiré une petite merveille sur son nouvel album — aussi essentiel que les autres. Décidément une grande plume de son temps.
Trois petits tours (Tôt ou Tard/Warner) www.thomasfersensiteofficiel.com

Cocoon > le 16 à l’Espace Julien
Un bel accident. Révélation du concours CQFD 2007 des Inrockuptibles, Cocoon s’est depuis imposé comme l’une des révélations françaises de la saison dernière, gagnant l’adhésion du grand public via des chansons plutôt intimistes (donc pas forcément faites pour cartonner sur les grandes ondes). Que ce petit miracle d’équilibre folk-pop, reposant sur les voix graciles de
Mark Daumail et Morgane Imbeaud, ait pu fédérer aussi largement s’avère une excellente nouvelle pour la scène indépendante française. Un signe de plus : de l’underground au mainstream, la voie est désormais ouverte.
My friends all died in a plane crash (Sober&Gentle/Discograph) www.myspace.com/listentococoon

Elli Medeiros > le 19 à Montévidéo
Que ceux qui ne voient en Elli Medeiros que l’interprète de Toi mon toit aillent se rhabiller. Bien qu’à la réécoute, son hymne à l’amour inversé donne toujours très envie de se foutre à poil en écoutant les Talking Heads… Car la dame, pour ceux qui l’ignorent, est une figure de l’underground français pré et post-punk : des Stinky Toys à Elli & Jacno, d’Olivier Assayas à Philippe Garrel, elle s’est façonné un parcours de chanteuse et comédienne hors du commun. Ceci justifie-t-il que l’équipe du GRIM l’accueille ? Elli est avant tout une artiste pop, et son avant-garde à elle est tout autre…
Elli Medeiros (V2) http://elli-medeiros.com

Herman Düne > le 20 au Cabaret Aléatoire
Parce que leur nouveau disque s’inscrit dans la droite lignée du précédent (ce Giant qui les a couronnés artistiquement et commercialement) mais qu’il est moins réussi, les fans débattent ces temps-ci sur le départ d’André, moitié de la fratrie Herman Düne : le secret de ces chansons construites avec trois bouts de ficelle est-il parti avec lui ? David-Ivar avait-il besoin de les emmener prendre un peu le soleil, sur disque (ces percussions et cuivres…) et bientôt sur scène (tournée américaine en vue) ? Qu’importe : le folk-rock de Herman Düne fédère, c’est déjà en soi presque un exploit.
Next year in Zion (Source etc) www.hermandune.com

Fat Freddy’s Drop > le 21 à l’Espace Julien
On ne parle pas souvent de reggae dans ces colonnes, mais dans le genre, Fat Freddy’s Drop est un groupe à part. Sans doute parce qu’il ne fait pas de reggae stricto sensu : plutôt un amalgame de dub (l’assise musicale concoctée par leur producteur Fitchie sans l’aide d’une section rythmique), de soul (la voix de Joe Dukie : un médicament) et de jazz (les longues improvisations qui ont construit leur réputation sur scène). Ces sept Néo-Zélandais travaillent donc une certaine idée du cool, ce qui leur vaut de cartonner outre-Atlantique et d’être soutenus par Gilles Peterson. Un signe fort.
Based on a true story (Kartel) www.fatfreddysdrop.com

CongopunQ > le 22 au Cargo (Arles)
Vous connaissez Cyril Atef : le batteur protéiforme qui donne tout son sel aux concerts de Mathieu Chédid et Bumcello (son duo avec le violoncelliste Vincent Ségal), c’est lui. Un extra-terrestre, un boulimique de sons, capable de partir dans toutes les directions pourvu que ça suinte le groove et la bonne humeur. CongopunQ est peut-être son projet le plus personnel, puisque musicalement, il occupe seul l’espace avec sa batterie et une boîte à rythmes. A ses côtés, un autre hurluberlu, Dr Kong, performer hirsute qui peut peindre, danser ou même faire des crêpes. Voilà qui situe l’esprit…
Candy goddess (Underdog/Believe) www.myspace.com/congopunq

Femi Kuti > le 22 à l’Espace Julien
Après Seun à Marsatac, Femi Kuti déboule à Marseille pour clôturer la tournée consécutive à la sortie de son nouvel album. Fela, « Black President » bien avant Obama, peut être fier de ses deux fils : ils perpétuent avec brio l’héritage familial, cette pulsation qui résonne comme la réponse du continent noir à la syncope de James Brown — même appel à la transe et à la révolte. Du côté de la scène, et bien qu’il ne bénéficie pas de l’assise des musiciens de son père, Femi a une longueur d’avance sur son frère Seun, imputable à ses vingt ans de carrière. On sort de ses concerts en nage.
Day by day (LabelMaison/Pias) www.myspace.com/femikuti

Roots Manuva > le 23 au Cabaret Aléatoire
Il y a certes GZA du Wu-Tang Clan à l’Espace Julien (qui pourrait d’ailleurs bien se faire voler la vedette par Lethal Bizzle, sa première partie). Mais s’il ne faut retenir qu’une seule date hip-hop sur la quinzaine, c’est bien celle-ci : Roots Manuva, figure de proue du hip-hop anglais, référence indé qui a su s’attirer les faveurs d’un public assez large en allant puiser dans le ragga et les courants électroniques émergents de sa ville — Londres. En ouverture, un choix évident : les locaux de La Goutte, très portés sur les sons électro, qui planchent actuellement sur leur premier album.
Slime & reason (Big Dada/Pias) www.rootsmanuva.co.uk

PLX