Sinon ça va par la Cie Spectralex
Le plus grand artiste de tous les temps de la dramaturgie grecque des petites et moyennes entreprises (de par l’univers, hors département d’outre-mer)
Les habitués du festival Tendance Clown ont acheté leur place depuis longtemps : le tourangeau Arnaud Aymard est une star immense dont le secret est bien conservé, malgré ses collaborations avec Édouard Baer ou sa récente participation au brillant film Oranges sanguines de Jean-Christophe Meurisse. Depuis vingt-cinq ans et le cultissime Paco chante la paix, Aymard a enchainé les personnages hilarants, tous ravagés par la schizophrénie accélérée de notre époque. Ce qui débute comme une improvisation frôlant la génance se révèle invariablement comme une performance psychologique funambule hallucinante qui tient le spectateur hilare coincé entre courbatures ventrales et noyade urinaire. Le constat est systématique : cet homme est fou, nous aussi. Le nouveau spectacle proposé par Spectralex — la compagnie qu’il anime avec Diane Bonnot, comédienne habitée par soixante-trois personnages qui parlent en même temps — s’appelle Sinon ça va.
Le pitch : « Le théâtre de l’Anglemort, né des écrits antédiluviens d’Anglemort de Thèbes, nous propose aujourd’hui un conte joyeux comme un coude, une épopée de plusieurs épisodes dont un seul a été retrouvé pour le moment. Celui-là. Nommé Sinon ça va ou La Ballade de Jokari. » Il y a fort à parier que le titre soit mensonger.
Emmanuel Germond