Short Cuts 309
Spain > le 28 à la Gare (Coustellet, Maubec)
Au premier abord, les chansons de Spain paraissent n’avoir rien de particulier. Elles sont bien troussées, douces, mélodieuses, veloutées, et même si rien ne semble s’en détacher, la voix de Josh Haden, parfaitement posée, sied merveilleusement à l’ensemble. C’est là que réside tout le talent de Spain : sans jamais être tonitruante, cette musique s’imprègne en nous par sa douce chaleur et sa mélancolie. Et lorsqu’on a goûté à ces atmosphères finalement si prenantes, elles ne nous quittent plus.
BH
Cody ChesnuTT > le 29 au Nomad’Café
De la soul, de la vraie, avec de la chaleur et de la foi à l’intérieur, bref tout ce qui fait la différence entre une musique ascensionnelle et une musique d’ascenseur. Cody Chesnutt a le profil idéal : voix caressante, maturité rassurante, et aussi ce petit supplément d’âme qui apporte une profondeur nécessaire au propos. Un chanteur rare, un artiste précieux, qu’on redécouvre avec un dernier album très réussi après un long blackout médiatique. Plus que recommandé !
nas/im
Anthony Joseph & The Spasm Band > le 29 à l’Espace Julien
Anthony Joseph et Robert Aaron dans le cadre du Bol de funk 2012… qui dit mieux ? Certes, dans des registres différents, à tendance jazzy pour le « brontosaure » qu’est Aaron, et à tendance afrofunk & world pour le « jeune » citoyen du monde qu’est Anthony. Mais tous les deux sont là pour la musique… et la bonne ! Empruntant à diverses influences marquées par des odeurs cuivrées, naviguant sur des sonorités free et politiques, nos deux électrons libres offriront à coup sûr deux concerts mémorables.
LV
Phoebe Killdeer + Eiffel > le 30 à l’Espace Julien
Nouveau rock français à l’honneur, dans toute sa bipolarité. Eiffel livre un rock bien français, dans la tradition de Noir Désir, la pop en plus. Tandis que la so glam Phoebe Killdeer (ex-Nouvelle Vague), accompagnée de son trio masculin les Short Straws, donne une version beaucoup plus sexy du rock’n’roll. Dans la veine de l’Amérique on the road des sixties, à la dérive depuis ses propres fifties. La puissance des cordes et de la peau, pour une soirée aux énergies fiévreuses.
JSe
Disiz > le 1er à l’Espace Julien
Décidé à innover tout autant qu’à convaincre, le rappeur et écrivain s’est posé. Depuis le pétage de plomb de 2000 s’est dessiné un parcours atypique et accidenté. La maturité est là, les textes revendiquent franchement l’envie de se tailler une place sans bling ni bang, s’ouvrant sans complexes à des sonorités pop/rock sans renier le bitume. Son dernier opus a tout pour surprendre : « Personne ne prendra en otage Extra-Lucide, j’y ai mis bien trop de cœur. » On attend beaucoup de cette date.
www.disiz.fr
BJ
The Jim Jones Revue > le 4 au Poste à Galène
Entre punk garage, blues hystérique et psychobilly endiablé, les prestations live de la formation british qui a fait la première partie de Chuck Berry en 2010 sont une véritable décharge d’énergie. Un moment de pur rock’n roll, sauvage, festif et mélodique, accompagné d’un clavier qui ferait sortir Charly Oleg de sa tombe (comment ça, il n’est pas mort ?). Comme si Fonzie avait monté un groupe avec les Hells Angels. Dans le genre, sûrement le meilleur groupe live du moment. On vous aura prévenus.
DO
Otto Von Schirach > le 6 à l’Embobineuse
Petit rejeton diabolique des versants les plus gluants et porno de la Miami bass, Otto Von Schirach se déguise en super-héros, hurle dans son micro et pervertit l’innocente jeunesse américaine le rictus aux lèvres. Son délire carnavalesque construit des ponts entre breakcore, ghetto tech et death metal, un peu à la Venetian Snares… Un étonnant délire qu’il illustre d’ailleurs à merveille : « Mon grand-père voulait que je devienne acteur, mon père voulait que je ne devienne rien, du coup je suis musicien. »
Magic Triangle (Triangle Hearth)
JSa
The Bewitched Hands + Concrete Knives > le 7 au Cabaret Aléatoire
Au rayon indie-pop, c’est pas tous les jours qu’il se passe des choses dans nos contrées. Saluons donc à juste titre la tenue de ce plateau très cohérent au Cabaret, qui aligne deux des groupes français les plus en vue du moment. Deux groupes provinciaux de surcroît (Reims et Caen), ayant semble-t-il digéré le meilleur de leurs homologues américains ou scandinaves au vu de leurs récents disques. Une pop multicolore, bordélique mais à l’énergie contagieuse, qui devrait donner le meilleur pour la scène.
www.myspace.com/handsbewitched
PLX
Tout de Suite > le 7 à l’Embobineuse
Alors qu’il avait fait forte impression pour les dix ans de votre journal préféré au Daki Ling, le trio Tout de Suite revient avec un hilarant spectacle, Gendarmery, mettant en scène un boys band spécialisé dans la prévention sur la drogue et la sécurité routière. Le show suivant, qui avait ému le public de La France a un incroyable talent, est beaucoup moins bon enfant : sur de la new wave, un couple chante d’une voix suave sa sexualité déviante en exhibant nonchalamment ses parties intimes. Parental advisory : explicit pubis !
DO
*
MIDI présente MXDX > les 7 et 8 à Toulon
Troisième édition pour le décrochage hivernal du festival MIDI, qui en profite pour renommer l’événement (sans doute afin de le rendre plus lisible). Le principe reste le même : vous faire découvrir avant tout le monde les révélations indie-pop (et dubstep) de ces prochains mois. Hormis l’excellent Kindness, les artistes en présence commencent donc à peine à voir circuler leur nom dans la presse : Mac Demarco, Stubborn Heart, Glass Animals, Halls… MXDX ? Un mini-MIDI qui fait le maX.
PLX
Arno > le 11 à l’Espace Julien
Dès ses premiers albums et tournées en solo, à la fin des années 1980, Arno s’est créé une place véritablement à part. Capable de passer d’un morceau new wave à une chanson pleine de flonflons, de l’anglais au français, de faire aimer La Paloma ou Adamo, à l’aise dans le blues comme dans le rock le plus bruyant, il n’a jamais cessé de creuser son propre sillon, au risque, parfois, de s’auto-parodier. Sur scène, fulgurant, décalé, drôle, touchant, il livre le plus souvent des concerts à couper le souffle.
BH
Ensemble CBarré > le 11 à Musicatreize
Ensemble instrumental local fort de dix-huit musiciens et dirigé par le talentueux représentant de la jeune génération Sébastien Boin, le contemporain C Barré s’attache à « créer ce qui sera le répertoire musical de demain, et de participer à une meilleure diffusion de celui d’aujourd’hui. » L’on croise aussi bien, dans leurs papiers, les historiques Ligeti ou Xenakis que les nouvelles pointures locales (Jean-Christophe Marti) et internationales (Saed Haddad). Vivement conseillés, d’autant qu’ils investiront la nouvelle salle Musicatreize…
JSa