Delphine Vaute
S’il devait exister une Encyclopédie du Pays des merveilles, d’une enfance sous psychédéliques, ou de ce que nous, braves adultes, nous souvenons de nos fous songes de jeunesses dérobées, Delphine Vaute serait bien la plus indiquée pour l’illustrer. Aux murs d’
Oh! Mirettes, on trouve justement une bonne trentaine de ses planches à admirer. Son trait, d’un rétro naturaliste très assumé, part de photos pour inventorier des figures animales, qui se mêlent ensuite à des visages, membres ou postures étonnantes, irréelles, qu’on dirait humaines. Son graphite se pose sur le papier en empruntant à la gravure son économie, c’est-à-dire que le blanc du papier s’avère très présent et les ombrages très légers, mais que les détails sont très soignés. Les vides y sont nébuleux, comme les décors blanchis des rêves. À ces tracés, comparables à ceux du botaniste, de l’ornithologiste ou du zoologiste, elle ajoute des formes, taches et mouvements colorés, de tons parfois néons, qui animent ses compositions déjà troublées par les invraisemblances surréalistes des scènes représentées. L’espace est parfait pour compter les moutons, les reptiles ou les fauves, ou pour acquérir un morceau original de ces douces chimères.
MD
> Jusqu’à fin décembre chez Oh! Mirettes (6e)