Sorties de Presse #8 à l’Atelier Tchikebe
L’encre et des artistes
L’Atelier Tchikebe révèle ses dernières impressions à l’occasion de la huitième édition des Sorties de Presses.
Dans son showroom immaculé du boulevard National, l’éditeur marseillais de sérigraphies d’art exhibe avec fierté les œuvres imprimées par Julien et Olivier, les frères imprimeurs et fondateurs de la manufacture. En véritable portfolio artistique, l’exposition collective vient ponctuer plusieurs mois de travail minutieux en collaboration avec une poignée d’artistes de tous horizons, plasticiens pour la plupart. Les œuvres sont ainsi le fruit d’un panachage vertueux entre l’univers esthétique d’artistes contemporains et le savoir-faire, désormais reconnu, de l’Atelier Tchikebe.
Si les pièces permettent en premier lieu de réaliser l’ampleur et la variété du champ de la sérigraphie, elles évoquent également le travail singulier de chaque créateur. La performance technique fait ainsi la part belle à la prouesse visuelle. Cette nouvelle Sortie de presse est frappante de diversité. Il suffit de promener son regard d’une œuvre à l’autre pour comprendre à quel point la sérigraphie est un art doté de mille et une facettes. Les possibilités s’avèrent quasi infinies, comme l’explique Erika, en charge de la communication de l’Atelier. Le travail de sérigraphie d’art, selon les Tchikebe, est avant tout un travail « d’expérimentation et de développement » qui permet de penser un dessin sur tout type de support. Une réflexion qui se construit avec l’artiste, en concertation, afin de retranscrire au mieux son idée.
Les combinaisons sont alors inépuisables, comme en témoignent les œuvres de Nicolas Pincemin, qui allient peinture et sérigraphie pour un résultat étonnant. Dans son diptyque, la sérigraphie vient s’immiscer dans l’acrylique, comme une perturbation.
L’œuvre la plus fascinante de la série reste sans aucun doute Démocratie d’Anne-Valérie Gasc, tant d’un point de vue scientifique qu’esthétique. L’artiste, dont la pièce expérimente le principe de déflagration en tentant de capter la tension provoquée par le processus de démolition, est parvenue à imbriquer l’art et la matière. L’encre de l’œuvre, qui dévoile ce florilège de cendres, est ainsi elle-même constituée de cendres. Fruits d’un autre alliage également remarquable qui attireront pour sûr les plus jeunes visiteurs, les Barbapapas de John Deneuve sont quant à elles apposées sur une fine feuille de métal, à la manière d’un miroir.
Au final, l’exposition se révèle un bon moyen d’en apprendre davantage sur un savoir-faire artisanal made in Marseille dans lequel l’art et la technique s’assemblent pour créer le beau.
Astrid Börner
Sorties de Presse #8 : jusqu’au 22/04 à l’Atelier Tchikebe (34 boulevard National, 1er).
Rens. 09 84 12 52 18 / 06 28 32 37 09 / www.tchikebe.com