Toma Feterman alias John Lénine, de La Caravane Passe, et R.Wan alias Sylvester Staline, de Java © Jean-Luc Bertini

Soviet Suprêm > le 29 à la salle Emilien Ventre (Rousset)

Voilà, enfin, un groupe sérieux. Composé de Toma Feterman alias John Lénine de La Caravane Passe et R.Wan alias Sylvester Staline de Java, les deux camarades proposent un retour en arrière au temps de l’ex-URSS, mélangeant hip-hop et rythmiques balkaniques enjouées. L’Internationale, leur premier album sorti en septembre, est un véritable appel à la danse et à la fête, dont témoignent les concentrés Propaganda et Bolchoï. Na zdorovié !

JV

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L’Interview
Sylvester Staline

 

Lors de leur dernier passage à Marseille, nous sommes partis à la rencontre de Sylvester Staline, alias R.Wan. Entretien autour de quelques titres du premier album du groupe, L’Internationale.

 

Bolchoï
C’est un morceau très électro et très dansant : de la pure transe ! Le Bolchoï, c’est le grand théâtre de Moscou. On a voulu imaginer ce que pourrait être une boîte de nuit qui s’appellerait Bolchoï, à l’époque de l’URSS. Il y a une séquence où l’on parle d’envoyer les tsars au goulag… Comme vous le voyez, l’ironie est assez présente dans nos textes. Mais il nous arrive d’écrire sur des sujets plus sérieux, comme par exemple la crise économique, avec Ruiné comme Athènes.

 

Rideau de fer
On parle du Rideau de fer entre l’Est et l’Ouest à l’époque de la Guerre Froide, mais aussi du rideau de fer que le patron tire à la fermeture du bar. C’est ce moment où l’on refait le monde entre copains, à l’arrière du bar. Pour cette chanson, on a commencé par la musique et les chants, avant d’écrire les paroles.

 

Rongrakatikaton
C’est une expression utilisée dans le Sud du Caucase. Ça veut dire « Je t’aime au rythme de mon cœur qui bat » et « Je vais manger ton estomac avec les dents ». Mais ici, la chanson parle d’une femme qui, battue par son mari, décide donc de partir. Il s’en mord les doigts. Il fallait y penser avant !

 

Propaganda
On parle de la propagande sous l’Union soviétique, tout en faisant un parallèle avec le monde actuel. Aujourd’hui, la propagande moderne prend la forme de publicité. On aime bien détourner les codes actuels et les rendre soviétiques ! On l’a fait par exemple avec le smiley. On y a ajouté les symboles de la faucille et du marteau, on essaye d’imaginer comment serait l’URSS aujourd’hui si le bloc ne s’était pas effondré.

Propos recueillis par Juliet Verbiguié