Une des premières séries policières, dans la foulée d’Amicalement vôtre, à mettre en scène un duo en tant que genre, le fameux « Buddy movie » – où deux gars que tout oppose finissent par devenir potes par la force des choses -, Starsky & Hutch narrait les enquêtes de deux flics décontractés aux méthodes singulièrement musclées. Aussi, avec du recul, la série, datant de 1975, était un vrai choc esthétique, avec sa patine vintage : pantalons « pattes d’eph’ », cols « pelle-à-tarte » ou le pimp style outrancier de Huggy « les bons tuyaux » – même s’ils étaient la plupart du temps percés. Ensuite, des courses de voitures à bord de LA Ford Gran Torino, rutilant bolide rouge à bande blanche que n’auraient pas renié les White Stripes, sur une B.O. de Lalo Schiffrin, à la photographie qui mettait en avant l’esthétique urbaine des quartiers populaires de Los Angeles, Starsky & Hutch était définitivement un régal pour les yeux, parfait mélange de Bullit, Serpico et autres films de la blaxploitation – on pense bien évidemment à Shaft. Le must, enfin, et c’est un fait rare, était sa version française : les doubleurs Jacques « Starsky » Balutin et Francis « Hutchinson » Lax prenaient des libertés de transcriptions en y ajoutant des effets comiques et un sens de la répartie, typically french. Petit florilège de grandes répliques :
« Starsky – Ils ont essayé de nous trouer la peau… et les toubibs disent que c’est mauvais pour la santé » ;
« Le méchant – Je te jure sur la tête de ma mère !
Starsky – T’as pas de mère, on t’a trouvé dans une poubelle, arrête de te vanter. »
Ou encore :
« Le méchant – Est ce que vos rendez-vous valent la coup de se faire tuer ?
Starsky – Nous, on se tue à la tâche. »
De fait, cette série donne le change à bon nombre de contemporaines et mérite son statut culte.
dB