Sur les pavés, le rock
La plus belle de Mai !
Vous aimez la marche et la musique ? Direction la Belle de Mai pour aller dans LA salle marseillaise dont la programmation n’est pas loin de la perfection : l’Embobineuse.
Étonnamment, il a beau être à la CGT, quand Stephan Raffi (de Phocea Rocks) vante le nombre de concerts à Marseille, il ne gonfle pas les chiffres. Las, on n’a que deux oreilles. On aurait aimé vous parler du festival Rock solidaire ou du concert des Oï Boys, mais on n’a pu y assister. On se console en repensant à ce qui, dans la galaxie des salles marseillaises, est une sorte de « joker ». Vous n’avez rien à vous mettre sous le tympan ? Enfilez de bonnes chaussures, direction la Belle de Mai ! Oubliez la Friche et rendez-vous à l’Embobineuse. En arrivant à Marseille, c’est la première salle où on a mis les pieds. Et toutes nos virées ont confirmé que ce lieu vaut le détour. Et pas que pour la taille de sa console, sa vieille bagnole faisant office de canapé protéiforme ou ses chiottes à la turque repeintes façon Dernier Cri. Ce jour-là, en guise de préparation, on s’était fait décalaminer les oreilles au Fuzz par Monastr. L’idéal pour se mettre en jambe et aller voir Grrzzz, les vétérans de la scène punk locale, Jean-Michelle Tarre au clavier et Léonard Kotik à la guitare. Surgit alors Schleu, un groupe de noise lyonnais énorme, porté par une chanteuse aux allures de version punk d’Arletty accompagnée par un trio guitare-basse-batterie impressionnant de dissonance. Pour nous achever ? Un duo norvégien au son aussi noir que poisseux, la Casa Fantom. Quinze jours plus tard, après un détour par Data, retour à l’Embo pour un concert qui s’annonce d’ores et déjà mythique. On y retrouve toute la faune nocturne phocéenne attendant que ne monte sur scène une tuerie made in Japan : Acid Mother’s Temple. Au clavier, le fondateur de la formation nous vrille les neurones à coups de distorsion tandis que s’affrontent dans son dos deux guitares, épaulées par une basse aussi discrète que la batterie semble épileptique. Des survivants du rock psyché venus du pays du Soleil Levant pour des vagues de son aux allures de tsunami capables de retourner la salle et les neurones. L’idéal pour décoller ! Pas de doute, l’Embo, c’est la plus belle de Mai !
Sébastien Boistel
L’embobineuse : 11 boulevard Boués, 13003.
Rens. : www.lembobineuse.biz