Sur les pavés le rock | Marseille ne suffit pas !
Si la cité phocéenne est notre terrain de jeu préféré, il nous arrive, pour nous sustenter, de lui faire quelques infidélités. Et d’aller voir ailleurs si on y est. Comme ce week-end à la Fare-les-Oliviers !
Encore un week-end où le nombre de concerts est tel qu’on ne sait où donner de la tête et des tympans ! Pourtant, ce vendredi soir, c’est décidé, on met les bouts. Même si Marseille est notre terrain de jeu préféré, il nous arrive d’aller voir ailleurs si on y est. De temps en temps dans l’arrière-pays aixois, à Ventabren, dans une chapelle bien cachée au pied d’un aqueduc pour une « bringue » avec la crème des groupes locaux. Là, direction la Fare-les-Oliviers, petite ville coincée entre l’autoroute et l’étang de Berre d’où se revendique pourtant un certain nombre de groupes que l’on croise dans les salles marseillaises. Et pour cause : on y trouve, en périphérie, l’Humus, un bâtiment aux allures de bunker qui est à la fois local de répétition, studio d’enregistrement et qui se fait, une fois par mois, salle de concert. Si les murs sont municipaux, le lieu est géré par un collectif, Rising Dead Boys. À l’affiche ce soir-là ? La formation dont on essaye, autant que faire se peut, de ne louper aucune des prestations : Yarostan. Tirant son nom du héros du roman Lettres d’insurgés, ce groupe post-screamo alignant trois guitares, une batterie tellurique, sans oublier Giz à la basse, est une véritable machine de guerre assénant des vagues de son d’une puissance hallucinante. Ça tombe bien : car, si en guise de mise en bouche, on a eu droit à la première prestation de Slavian — un trio noise aux sonorités presque grunge — le groupe qui vient clore la soirée, c’est Bourbier. Un trio dans la veine de Yarostan dont l’univers musical semble tout droit sorti des tranchées de la si mal nommée « Grande Guerre ». Bourbier à l’Humus, une salle en lisière de forêt éclairée par la pleine Lune, avouez qu’il y a de quoi avoir envie de se mettre au vert et de prendre le maquis !
Sébastien Boistel
L’Humus : 45 chemin du Grand Jas, à la Fare-les-Oliviers.
Rens. : www.facebook.com/risingdeadboys