Sur les pavés le rock | Rage against l’autre machin
Rage against l’autre machin
Difficile pour le mélomane de se sustenter en manif. Heureusement, pour conjuguer « lucha y fiesta », y’a les concerts de soutien !
Quoi de mieux, pour faire taire la petite musique d’ennui du gouvernement voulant qu’on bosse jusqu’au tombeau, que de défiler ? Las — chorale oubliable, sono approximative… — ce n’est pas en manif que le mélomane peut se sustenter, la musique ne s’y distinguant ni par sa qualité ni par son originalité. Heureusement, grâce aux concerts de soutien, on peut conjuguer, comme le chantait l’oubliable groupe de ska Ya Basta, Lucha y fiesta ! À ne plus savoir parfois où donner de l’oreille ! Comme début février. En guise de mise en bouche aux 9 Salopards, l’excellent duo noise (guitare/batterie-synthé) La Coupure pour financer le Vortex, petit agenda phocéen des concerts souterrains. Le plat de résistance, c’était dimanche au Molotov ! Un jour d’ordinaire « off ». Surtout après les soirées à l’Embo pour Vendetta ! Quoique sur les rotules, on a bien voulu jouer les prolongations. Justement parce que c’est pour la bonne cause, en soutien aux « 3 du Prado », ces militants qui, pour avoir manifesté contre l’inauguration du local de Reconquête !, ont été arrêtés et même embastillés. Mais que serait un concert de soutien sans le Pompier Poney Club, fanfare littéralement infatigable ? Ou Cheap Entertainment, trio street-punk dont on ne compte plus les prestations ? Leur morceau sur la Machine à Coudre est d’ores et déjà un hymne, à l’instar du slogan « Siamo tutti antifascisti ». Aux côtés de ces « habitués », de belles surprises. Comme Dirty Moskitos, jeune quatuor marseillais avec une chanteuse aussi frêle qu’explosive qui nous ferait presque oublier que « tout le monde déteste les moustiques » ! Ou Gundown, vétérans catalans à la prestation impeccable, malgré un public clairsemé, dont les sonorités « old school » nous ont rappelé celles du Dan Racing.
Sébastien Boistel