Sur tes ruines j’irai dansant de et avec Gilles Ascaride
Avis aux amateurs de performance (très) vivante, le Toursky nous offre en ce début d’année une création inratable… Bien sûr, on citera au passage Julien Asselin à la mise en scène, Olivier Durand pour la création vidéo et Mario Buti pour le son et la lumière, mais cette création est avant tout le rendez-vous d’un auteur avec l’une de ses œuvres majeures, en l’occurrence celui de Gilles Ascaride avec Samson Derrabe-Farigoule…
Ventilo vous avait à l’époque alertés sur l’urgence qu’il y avait à lire Sur tes ruines j’irai dansant, ce cri d’amour et de rage adressé à Marseille, pur déchainement verbal et sublime explosion langagière, pas de la littérature de bonne sœur, plutôt du genre qui vous ramone le Larousse et vous estramasse la syntaxe. Pas évident d’adapter pareille irruption volcanique à la scène ; partant de là, difficile d’imaginer quelqu’un d’autre que l’auteur lui-même pour relever le défi. Après tout, que pouvait offrir de mieux la tête dont a jailli pareil torrent que sa propre bouche pour tenter de le canaliser ? D’autant plus que l’homme de plume est déjà plusieurs fois monté sur les planches et semble prendre un plaisir certain à l’exercice.
En deux mots, suspense et gourmandise.
Laurent Centofanti