Surprise Party ! à la Straat Galerie
Straatosphérique
La Straat Galerie souffle ses trois bougies autour d’une exposition collective généreuse. L’urbain y est approché par un art contemporain sensible et varié autant dans ses supports que dans ses sujets.
Depuis maintenant trois ans, la Straat Galerie expose, met en place des actions de médiation à l’attention des jeunes et lance des éditions dans une démarche de démocratisation de l’art contemporain. Baptisée Straat en référence à la rue (en néerlandais) et aux origines de Rémy, artiste peintre co-fondateur de la galerie avec Hannah, l’orientation artistique n’est pourtant pas portée sur le street art. « Nous exposons des artistes qui viennent du milieu urbain, du graffiti, mais le mot « street art » ne convient pas car c’est un fourre-tout qui ne correspond pas tout à fait à ce qu’on propose », précise Rémy. Ainsi, c’est à travers dessins, peintures, sculptures et photographies que sont envisagées, entre autres, les thématiques liées à l’urbain sous l’angle de l’art contemporain.
Pour le troisième anniversaire du lieu, seize jeunes artistes présentent leur travail. Les œuvres se mélangent, interpellent, curieuses ou plus conventionnelles. Abstraction dans les créations de plusieurs exposants, colorées et graphiques. La nature contraste avec la ville dans les photographies de Julien Dupuy, l’image est dépouillée de présence humaine, tout comme dans celles de Pierrick Michel, Camille Fallet et Chloé Curci. Seules une main ou des fesses apparaissent, comme accessoires. Retour en enfance inattendu généré par les pyrogravures et aquarelles d’oiseaux sur boîtes de camembert de Maxime Lacôme, d’une finesse savoureusement désuète. Huiles sublimes de Nicolas Nicolini, dont les sujets semblant inhabités se détachent en profondeur du paysage, sauvage. Les couleurs vives des peintures du duo FridaVarda attirent l’œil : réminiscence fauviste ? Au milieu de la salle trône la sculpture de Cécile Di Giovanni, chopper improbable né de la combinaison de plusieurs engins à roues non motorisés. Estel Fonseca assemble, peint des matériaux de construction bruts (chutes de placo, polystyrène…), comme s’il s’agissait de donner une seconde chance à ces objets en les transformant en œuvres d’art. Graphiques, les peintures d’Ishem transportent, à l’image du ballon de basket évoluant dans ses paysages miniatures, mi-urbains, mi-maritimes. Adrien Klemensiewicz se joue des codes et représente en peinture (acrylique et silicone) des graffs sur des petites toiles, comme un clin d’œil au street art.
Riche dans ses propositions, Surprise Party ! exprime ainsi les subtiles déclinaisons de l’air du temps…
Thanh-Lan Nguyen
Surprise Party ! : jusqu’au 17/01 à la Straat Galerie (17 rue des Bergers, 6e).
Rens. 06 98 22 10 85 / www.straatgalerie.com