Ce week-end, Biomix fête ses dix ans. On aurait pu aborder le détail de cette soirée, mais c’est secondaire puisque d’ores et déjà couru : ça sera bien. Comme toujours avec eux. Car il n’est plus un…
Ce week-end, Biomix fête ses dix ans. On aurait pu aborder le détail de cette soirée, mais c’est secondaire puisque d’ores et déjà couru : ça sera bien. Comme toujours avec eux. Car il n’est plus un secret que le « label » Biomix est synonyme à la fois d’exigence et d’hédonisme, d’imagination et de professionnalisme, et que ses protagonistes font désormais naturellement figure, à leur tour, de parrains sur la scène électronique locale – dans son acceptation la plus large. Alors un peu d’histoire, même si on va vous la faire courte. La force de ce collectif né à Aix, comme bien souvent dans ce type de trajectoire, réside dans la « pérennité d’une aventure de potes, humaine, solidaire et inventive » que bien des obstacles, inhérents à toute entreprise collective, n’auraient pu altérer. En clair : unis, les « Biomen » joindraient leurs forces et leurs compétences pour accoucher de propositions artistiques alors inexistantes dans les parages… De ses débuts dans des petits bars du centre aixois au festival Territoires Electroniques, Biomix a en effet toujours mis un point d’honneur à diffuser un son pointu mais festif, quelque chose qui serait partagé au-delà de tous clivages stylistiques. Son patronyme en atteste : simple, universel, déclinant sur autant de soirées les thématiques du vivant et du naturel, il vise à réunir. Et pour ce faire, les Biomen ont une arme fatale : le cadre. A partir de 1999, date à laquelle ils matérialisent leur statut associatif et organisent leur première soirée privée (Fraîcheur de vivre : tout un programme…), le cadre environnemental est un élément décisif dans leur succès : domaines viticoles, châteaux, bateaux, villas (parfois classées), écoles d’art… Quand la beauté du site épouse une proposition artistique soignée pour ne plus faire corps qu’avec elle, le résultat peut confiner au sublime. Ce sera d’abord le cas lors de leur premier grand rendez-vous : la soirée MTV Pulse sur l’île du Frioul, en 2002. Une date-charnière, puisque après avoir essuyé le refus des autorités compétentes et traversé diverses péripéties, ils mèneront à bien ce challenge : désormais, plus rien ne pourra les arrêter. Tout aussi fondatrice est ensuite la mise sur pied du festival Territoires Electroniques, l’année suivante à… Vasarely. La fondation d’art contemporain créée par le maître du cinétisme entre en parfaite résonance avec la manifestation imaginée par Biomix autour du label Warp, symbole à lui seul (il vient alors d’inaugurer sa division films) du nouveau champ d’action de l’équipée aixoise : les arts numériques, la culture électronique au sens large. Dès lors, elle ne va quasiment plus se concentrer que sur cet événement d’envergure (inter)nationale, délocalisé en 2006 (le Village des Automates à Saint-Cannat) comme pour bien signifier que c’est dans le mouvement que l’aventure perdure… Seulement voilà, TE (pour les intimes) est aujourd’hui un colosse. Et ce précepte cher à Biomix – « voyager léger » – ne saurait s’appliquer à l’ossature puissante de la bête. Dès septembre prochain, TE opèrera donc sa mue avec son partenaire Arborescence, le festival consacré aux arts numériques, sous le nom de Seconde Nature : les deux entités vont porter un projet de développement commun à Vasarely, sur la durée (résidences de création, master classes, programme d’échanges internationaux…). Et les Biomen de revenir à des activités moins monolithiques, cette « utopie à laquelle on tient », symbolisée par un petit spermatozoïde dont on n’a jamais douté des qualités : conquérant, mobile, humain. Fécond.
PLX
Biomix fête ses dix ans au Cabaret Aléatoire, le 9 avec Padded Cell (live), Luke Vibert, Lu&nl et le Biomix Sound System, 22h
www.biomix.org
www.secondenature.org